Windows XP : activation obligatoire

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Afin de lutter contre le piratage de ses logiciels et de son système d’exploitation, Microsoft déploie une nouvelle solution : ses produits doivent être activés. C’est la Microsoft Product Activation. A partir de la configuration matérielle, un numéro unique est généré, puis l’utilisateur doit prendre contact avec Microsoft (par Internet ou par téléphone) afin d’obtenir la « clé » (un numéro) qui activera le produit.

A peine cinq minutes suffisent pour activer Windows XP par téléphone. A défaut, trente jours après l’installation, le nouveau système d’exploitation de Microsoft est inutilisable. Un clic et Windows XP affiche un numéro (sept séries de six chiffres) qu’il génère à partir des composants matériels de l’ordinateur sur lequel il est installé : carte graphique, carte SCSI, carte IDE, carte réseau, mémoire vive, type de processeur, numéro de série du processeur, taille du disque dur, numéro de série du disque dur, lecteurs optiques, configuration pour un raccord à une station d’accueil ou non. C’est ce numéro, la « signature numérique », qu’il faut indiquer à l’opérateur de Microsoft. La manoeuvre est un peu laborieuse étant donné le nombre de chiffres, mais en s’y prenant trois par trois, on y arrive sans problème. L’opérateur vous dicte en retour un numéro comportant autant de chiffres : c’est l’identificateur d’installation. Une fois ce numéro saisi, un clic et c’est parti : Windows est activé, vous pouvez l’utiliser sans limite de temps.

Mais cette activation est réversible en cas de changement « majeur » de la configuration matérielle du PC. Ainsi en changeant de disque dur ou de carte mère, vous n’aurez pas le choix, il faudra de nouveau vous procurer un identificateur d’installation auprès de Microsoft. L’éditeur explique sur son site que « si le PC n’est pas raccordable à une station d’accueil et qu’une carte réseau existe et reste inchangée, six ou plus des valeurs ci-dessus doivent changer avant que l’activation ne soit requise ». En revanche, précise Microsoft, « s’il existait une carte réseau et si elle est modifiée ou si elle n’a jamais existé, quatre changements ou plus doivent se produire (y compris le changement de la carte réseau éventuelle) pour que la réactivation soit nécessaire ». Il est possible de changer autant de fois de matériel que l’on veut et à chaque fois que cela sera nécessaire, Microsoft fournira un nouvel identificateur d’installation.

Préactivation pour les machine préinstallées

Il faut noter que la Microsoft Product Activation (MPA) concerne avant tout ceux qui achèteront Windows XP en boîte. En effet, Microsoft permet aux constructeurs de PC qui installent son nouvel OS sur leurs machines de le préactiver, évitant ainsi à leurs clients de le faire. Dans ce cas, les règles sont les mêmes que pour Windows XP en boîte. En revanche, certains fabricants peuvent opter pour une autre méthode de protection qui s’appuie sur le Bios du PC. Rien à voir dans ce cas, tous les composants peuvent être changés, avec une réserve pour la carte mère : il doit s’agir d’une carte d’origine du constructeur contenant les bonnes instruction pour le Bios. Si ce n’est pas le cas, il faudra passer par une activation comme pour l’OS en boîte. Enfin, sachez que les entreprises qui acquièrent Windows XP en passant par un système de licences en volume ne sont pas concernées par l’activation.

Depuis le début, et depuis Office XP qui emploie un système d’activation comparable, Microsoft est critiqué pour sa méthode jugée par certains contraignante et intrusive. L’éditeur se défend en assurant qu’il conserve « le caractère privé des informations de l’utilisateur ». Fin juin, un internaute américain lançait même une pétition contre le système (voir télégramme du 23 juillet 2001), quatre mois plus tard on constate qu’il a recueilli moins de 6 000 signatures. C’est peu, tout en sachant que l’on peut s’interroger sur la diffusion de cette initiative. La question qui se pose désormais est de savoir si le MPA va résister aux assauts des pirates. A la mi-juillet, les auteurs d’un site allemand prétendaient avoir réussi à contourner la protection contenue dans la version bêta RC 1 (voir télégramme du 18 juillet 2001). Et un crack pour la version finale (numéro 2600) circule également sur le Réseau…