Accès Internet : la moitié de l’humanité reste à toucher

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A travers 2 rapports ITU (agence télécoms ONU), on prend conscience du chemin réalisé pour élargir l’accès Internet dans le monde. Et surtout de ce qui reste à faire.

Tous connectés dans le monde ? Ca progresse dans ce sens mais on en est encore loin de cet objectif ultime.

Selon les données fournies par l’ONU, on devrait désormais arriver bientôt à la moitié de la population mondiale qui dispose d’un accès Internet. C’est une bonne nouvelle mais à l’inverse, on peut regarder le chemin qui reste à parcourir pour embarquer l’autre moitié dans l’ère du numérique.

« La plupart des gens ont accès à des services Internet, mais nombre d’entre eux ne les utilisent pas. »

C’est ce que suggère l’Union internationale des télécommunications (ITU du nom d’une agence de l’ONU basée à Genève) dans son rapport annuel sur l’évolution de l’accès Internet dans le monde* qui vient d’être publié (* Rapport de référence 2016 de l’UIT : « Mesurer la société de l’information ».) .

« Grâce au développement des réseaux 3G et 4G dans le monde (…), les réseaux mobiles large bande desservaient 84% de la population mondiale en 2016. Et pourtant, avec un taux de pénétration de l’utilisation de l’Internet de 47,1%, le nombre d’internautes reste très inférieur au nombre de personnes ayant accès à un réseau », commente l’ITU.

« Si le déploiement des infrastructures est essentiel, il est toujours très difficile de permettre à davantage de personnes d’accéder au monde numérique du fait, entre autres, de prix élevés. »

A compléter avec l’étude The State of Broadband 2016 publié lui aussi par l’ITU à la mi-septembre.

47,1% de la population mondiale disposent d’un accès Internet

Concrètement, d’ici fin 2016, 3,5 milliards de personnes dans le monde utiliseront Internet sur une population mondiale évaluée à 7,43 milliards (juillet 2016). C’est 300 millions d’individus en plus par rapport à 2015. La barre des quatre milliards devrait être atteinte dans la période 2019-2020. 

Désormais, on peut considérer que 47,1 % de la population mondiale disposent d’un accès à Internet.

Mais il reste des barrières importantes pour la généralisation de l’accès aux ressources du Web.

Il faut nuancer par réseaux de connexions (fixes ou mobiles), par zones géographiques (sur un pays donné, il peut exister des différences importantes en fonction des portions de territoire et de la densité urbaine) et par débit (la vitesse d’accès à l’Internet est variable).

L’évolution de la connectivité est à prendre en compte avec le développement global des TIC en fonction des pays mais aussi du niveau global de développement et des réponses apportées pour résorber les inégalités socio-économiques.

« Bien que le déploiement de l’infrastructure soit crucial, les prix élevés et d’autres barrières restent des défis importants pour inciter plus de personnes à entrer dans le monde numérique« , peut-on ainsi lire dans le rapport de l’ITU dans son étude de novembre.

Ainsi, dans les pays les moins avancés (PMA), « les prix des services fixes haut débit ont continué de baisser de manière significative en 2015 mais restent élevés – et incontestablement prohibitifs – dans un certain nombre de cas. »

Alors on comprend mieux le recours à l’Internet haut débit mobile mais « son déploiement se fait toujours attendre dans la majorité des PMA », souligne l’ITU.

Néanmoins, la situation évolue rapidement : l’agence de l’ONU recense 165 pays ayant déployé des réseaux 4G ou des systèmes de connectivité mobile à débit équivalent (sur 197 Etats membres reconnus).

Indice TIC : des pays européens bien placés

Selon l’indice de développement des TIC (IDI) retenu dans les statistiques officielles de l’ONU et qui prend en compte des critères qui dépassent la connectivité, la Corée du Sud demeure en haut du podium.

Dans le top 10, on trouve  deux autres marchés de la région Asie-Pacifique (Hong Kong, Japon) et sept pays européens (Islande, Danemark, Suisse, Royaume-Uni, Suède, Pays-Bas et Norvège).

Précisons que la France se place en 16ème position, juste derrière les Etats-Unis dans le classement 2016.

L’observation de l’évolution de la généralisation du haut débit par plaques géographiques montre quelques surprises :

« Même si la Chine et l’Inde sont désormais les principaux marchés de l’Internet dans le monde, ils font aussi partie du cercle des six pays sur lesquels on recense une proportion globale de 55% de leurs populations offline », précisait l’ITU dans son rapport de septembre.

En poussant plus loin l’analyse, vingt pays (incluant les Etats-Unis, la Chine et l’Inde) forment un ensemble dans lequel on trouve les trois quarts de la population mondiale non connectée.

L’ONU fournit également des statistiques intéressantes de taux de pénétration de l’Internet dans les foyers par pays.

Le top 10 se situe dans les zones Asie et Moyen-Orient. Les trois premiers sont la Corée du Sud (98,8%), le Qatar (96%) et les Emirats Arabes Unis (95%).

Usage de l’Internet : la France en 25ème position

C’est intéressant de regarder les statistiques par populations des pays qui utilisent Internet.

Voici le top 10 dévoilé : Islande (98,20%), Luxembourg (97,33%), Andorre (96,81%), Norvège (96,81%), Liechtenstein (96,64%), Danemark (96,33%), Bahreïn(93,48%), Monaco (93,36%), Japon (93,33%) et Pays-Bas (93,10%). 

Sous cet angle, la France pointe…en 25ème position (84,69%) entre Hong Kong et l’Australie. Mais on fait mieux que les USA (40ème à 74,55%).

Le contraste est saisissant si on compare ces pourcentages avec ceux des pays africains les plus mal lotis  : Tchad (2,7%), Sierra Leone (2,5 %), Niger (2,2 %), Somalie (1,8 %) et Érythrée (1,1%).

Des facteurs socio-économiques devront être pris en compte, en particulier les niveaux d’éducation, pour que l’objectif de 60 % de la population mondiale en ligne fixé par l’ONU soit atteint à l’horizon 2030.

(Crédit photo : ONU-ITU)

Article co-rédigé par Philippe Guerrier et Rénald Boulestin

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