Adrenaline Hunter : un tour de table pour ubériser le tourisme sportif

E-commerceEntrepriseLevées de fondsMarketingStart-up

Né il y a cinq ans en Afrique du Sud et aujourd’hui implanté en France, Adrenaline Hunter lève 2 millions d’euros pour sa plate-forme de réservation d’activités sportives.

Atteindre 5 000 offres listées et développer une application mobile : ces objectifs, Adrenaline Hunter les fixait parmi d’autres au printemps dernier, à l’heure d’annoncer une levée de fonds de 600 000 euros pour son offre présentée comme une « plate-forme mondiale de réservation d’activités outdoor ».

La start-up basée à Paris évoquait un tour de financement « intermédiaire », en vue de boucler une Série A au cours de l’été.

Il a finalement fallu attendre la mi-décembre pour l’officialisation de cette opération chiffrée à 2 millions d’euros.

Adrenaline Hunter ouvre, à cette occasion, son capital à Bpifrance et au fonds allemand Tengelmann Ventures, qui réalise là son premier investissement en France après avoir accompagné des sociétés comme Uber, Zalando, Lazada (acquis par Alibaba) et Delivery Hero (récemment entré en Bourse).

Vers le yield management

Le développement technologique aussi a pris du retard par rapport à la feuille de route : l’application mobile verra finalement le jour à l’horizon 2018.

En matière d’offres listées, le compteur approche des 3 700 sur la plate-forme, que la société décrit, dans ses CGU, comme un « service technique de mise en relation entre les utilisateurs souhaitant rechercher et réserver une activité sportive et des prestataires professionnels qualifiés proposant et encadrant des activités de ce type ».

Ces derniers sont aujourd’hui près de 1 600 avec, d’un côté, les « fournisseurs » et de l’autre, les « partenaires » ; en l’occurrence, des compagnies aériennes ou ferroviaires, des hôtels ou encore des tour-opérateurs.

Ils étaient officiellement 920 à l’annonce du précédent tour de table. À l’époque, Adrenaline Hunter parlait de développer un système prédictif basé sur les données météorologiques, ainsi qu’un outil de gestion des réservations (prix, disponibilités, promotions ciblées).

Cette offensive BtoB est toujours d’actualité. Elle impliquera le lancement d’une application mobile à la mi-2018, comme Maud Mathe l’explique au média spécialisé tnooz.

La cofondatrice et présidente d’Adrenaline Hunter – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – avait posé les premiers jalons en 2012 alors qu’elle vivait en Afrique du Sud. Elle avait bénéficié d’un accompagnement à Cape Town, au sein d’un incubateur du réseau 88mph, dans le cadre du programme Google for Entrepreneurs.

Dans un tweet daté du 17 novembre 2012, elle annonçait l’arrivée imminente de la bêta d’Adrenaline Hunter. Les fournisseurs d’activités étaient alors invités à s’inscrire.

novembre-2012-beta

adrenaline-hunter-2012
 

L’Asie pour 2018 ?

Le lancement officiel était intervenu en mars 2013. Après quatre mois d’activité, Adrenaline Hunter revendiquait 210 fournisseurs, pour 1 150 offres et 1 050 utilisateurs inscrits.

avril-2013-pitch

L’implantation en France remonte à septembre 2015, avec le dépôt des statuts de la SAS.

S’était ensuivie une levée d’amorçage de 600 000 euros auprès de business angels parmi lesquels Charles Dunston (fondateur de Chronoresto), Armand de Milleville (ancien DG France d’American Express)… et Denis Fayolle.

Ce dernier, à l’origine d’Habiteo et de La Fourchette (tombé dans le giron de TripAdvisor), est présenté comme « associé non opérationnel » de Maud Mathe et de sa sœur Lucile, qui a embrayé sur un autre projet, dans la FinTech, avec eWise (gestion des finances personnelles).

Maud Mathe a elle aussi joué sur deux tableaux, occupant, entre 2014 et 2015, le poste de responsable France chez l’allemand Excursiopedia, spécialiste de la réservation d’activités touristiques.

Elle se consacre désormais exclusivement à Adrenaline Hunter, dont le modèle économique est basé sur une commission pour chaque réservation.

Actuellement disponible en français et en anglais, le site doit être décliné en allemand et en espagnol. Il est également question de doubler l’effectif, qui comprend actuellement une vingtaine de personnes. Et d’ouvrir un bureau pour couvrir la zone Asie-Pacifique, avant le marché nord-américain.

Crédit photo : tarotastic via Visualhunt.com / CC BY


Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur