Altavista veut s’approprier l’indexation en ligne

Mobilité

Propriétaire d’Altavista, CMGI s’apprête à poursuivre les sites de moteurs de recherche. Ces derniers exploiteraient illégalement des technologies de recherche brevetées par Altavista. Une formidable source de revenus en perspective qui ferait oublier la mauvaise santé d’un des plus célèbres moteurs de recherche.

Dans accordée au magazine américain Internet World et datée du 15 janvier dernier, David Wetherell, dirigeant de la société de capital-risque CMGI qui détient Altavista, déclare qu’il s’apprête à poursuivre les sites « qui répertorient le Web ». Donc, a priori, tous les sites de moteurs de recherche en ligne. Et cela, « au cours du premier trimestre 2001 ». Rien de moins. David Wetherell justifie sa future démarche par le fait qu’Altavista détient 38 brevets sur les techniques de recherche et d’indexation en ligne. Trente autres brevets attendent leur validation par les autorités. Brevets qui seraient illégalement exploités par les autres sites de référencement. « Nous croyons que virtuellement, quiconque indexe le Web est en violation avec plusieurs des principaux brevets », déclare le PDG au cours de l’entretien. Les arguments porteront sur les « technologies de recherche » qu’Altavista déclare détenir dans un communiqué publié le 13 novembre 2000. Ces technologies sont notamment liées à l’indexation, l’analyse et la création de bases de données de pages Web. Rien de moins. David Wetherell n’a cependant pas cité d’exemple d’entreprises « coupables ».

Les royalties, sources de revenus providentielles

La publicité, principale source de revenus, ne suffit pas à Altavista. Pas plus que la vente de logiciels qui rapporterait 15 % du chiffre d’affaires. D’où l’idée d’aller chercher des revenus là où ils se trouvent potentiellement, c’est-à-dire dans les royalties de brevets. Après Unisys qui tire des revenus de son algorithme de compression LZW (notamment exploité par les images Gif) et British Telecom qui revendique l’invention de l’hypertexte, il semble que la chasse aux droits sur d’obscurs brevets devienne un sport mondial. A moins que, pour CMGI, cette annonce soit un moyen de faire oublier l’entrée en bourse retardée d’Altavista et la récente suppression du quart de ses effectifs aux Etats-Unis, soit deux cents personnes.

Pour en savoir plus :

* Le site de CMGI (en anglais)

* L’Office européen des brevets

* Un site consacré aux brevets et logiciels