Amazon – Foxconn : les dérives dénoncées de la sous-traitance

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Amazon est pointé du doigt par une ONG qui dénonce les conditions de travail dans l’une des usines chinoises de son sous-traitant Foxconn.

« Nous prenons très au sérieux les prétendues violations du code de conduite à destination de nos fournisseurs ».

Ainsi Amazon introduit-il sa réponse à China Labor Watch.

L’ONG qui défend les travailleurs en Chine avait adressé une lettre à Jeff Bezos (patron du groupe américain) pour lui faire part de conditions « épouvantables » dans l’une des usines de son sous-traitant Foxconn.

L’usine en question se trouve à Hengyang, dans le sud du pays. Elle fabrique essentiellement des produits Amazon – tablettes, liseuses, enceintes connectées.

China Labor Watch a envoyé plusieurs enquêteurs sur place entre août 2017 et avril 2018. Le rapport qui en résulte (PDF, 97 pages) est accablant, notamment pour les travailleurs temporaires.

Ces derniers ont représenté, sur la période étudiée, jusqu’à 44 % des équipes (environ 2 000 personnes sur 4 500). Un seuil qui n’aurait pas dû dépasser les 10 %, conformément à ce que la législation nationale prescrit depuis 2014.

Des précédents

Le traitement est différencié sur de nombreux autres points par rapport aux employés à temps plein. China Labor Watch mentionne notamment une formation plus courte (8 heures contre 5 jours). Mais aussi l’absence d’assurance et de congés maladie ou encore l’invalidité des contrats de travail signés avec les intermédiaires chargés du recrutement.

Sur la base d’entretiens avec une vingtaine d’employés, additionnés du journal de bord d’un enquêteur, salaires et temps de travail sont également dénoncés.

Sur le premier point, de nombreux malus sont appliqués au-delà d’un certain nombre d’absences ou de retards « sans motif valable ». Sur le second, les chiffres impressionnent : certains ont dépassé, pendant la haute saison (juillet-août 2017), les 100 heures de travail supplémentaires par mois, avec jusqu’à 10 heures le week-end.

China Labor Watch évoque aussi les conditions de vie sur les sites de production, entre harcèlement, insalubrité des dortoirs et consignes de sécurité non appliquées.

Du côté de Foxconn, on assure à Reuters que des mesures seront prises en cas d’irrégularités avérées.

Le groupe taïwanais (de son vrai nom Hon Hai Precision Industry) a déjà attiré l’œil de nombreuses ONG, entre autres sur les chaînes d’assemblage des produits Apple.

Crédit photo : Adrienne 3rd via VisualHunt.com / CC BY-NC-ND

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