Assistants vocaux et enceintes connectées : les uns vont-ils sans les autres ?

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Dans quelle mesure les enceintes connectées contribuent-elles au développement du marché des assistants vocaux ? Les prévisions de Canalys et d’IDC donnent des indications.

Les enceintes connectées, rampe de lancement des assistants vocaux, mais pour combien de temps encore ?

Les dernières prédictions de Canalys et d’IDC soulèvent cette question. Leur lecture croisée décrit un marché dont les cartes seront redistribuées sur le court terme, à la faveur de l’intégration de l’Assistant Google, d’Alexa et consorts dans de nombreux appareils connectés.

Des événements de premier plan comme le Consumer Electronics Show et le Mobile World Congress ont laissé entrevoir le champ des possibles dans le foyer numérique, de la cuisine à la salle de bains.

Les enceintes de type Apple HomePod, Google Home et Amazon Echo resteront néanmoins un canal privilégié pour l’interaction vocale. Canalys les estime à près de 100 millions dans le monde fin 2018, contre environ 40 millions fin 2017. Et la croissance resterait forte par la suite : 160 millions fin 2019, 225 millions fin 2020, 265 millions fin 2021 et 310 millions fin 2022.

Fin 2018, Alexa avoisinerait les 50 % de part de marché, contre environ 30 % pour l’Assistant Google*. Quatre ans plus tard, le compteur en serait à 34 % pour l’un et l’autre. Siri atteindrait alors les 10 %, tandis que la part des autres assistants dépasserait les 20 %, reflet d’un développement mondial.

En l’état, les États-Unis – où Amazon avait lancé son premier Echo à la mi-2015, Google Home arrivant fin 2016 – restent la locomotive. À fin 2017, ils concentraient 73 % de la base installée d’enceintes connectées, contre 10 % pour le Royaume-Uni, 8 % pour l’Allemagne, 3 % pour la Chine et 2 % pour le Canada.

Leur part devrait reculer modérément cette année (à 64 %), contrastant avec la nette progression de la Chine (10 %) et son potentiel de 450 millions de foyers pour des groupes comme Alibaba et Xiaomi. La France, où Google Home est vendu depuis l’été dernier et les Echo depuis quelques semaines, n’apparaîtrait pas dans le top 5.

Faites vos ventes

Certains commencent à regarder ostensiblement au-delà de la sphère domestique, à l’image d’Amazon. Le groupe américain vise les bureaux d’entreprises avec Alexa for Business et les établissements de santé avec Alexa for Hospitality… tout en gardant l’œil sur son secteur de prédilection : le (e-)commerce.

eMarketer examine régulièrement le marché sous cet angle. Un sondage mené en mai auprès de 1 203 internautes américains a révélé que 31,1 % d’entre eux seraient près à utiliser un assistant vocal en magasin pour localiser un produit ; 29,5 %, pour obtenir des bons plans ; 20,8 %, pour obtenir de l’aide ; 17,6 %, pour payer sans passer à la caisse.

Des intentions à l’usage « réel », il y a un décalage, illustré par un autre sondage signé RichRelevance. Principal enseignement : 63,3 % des sondés ne font confiance à aucun assistant vocal pour faire leur shopping.

IDC aborde le marché sous un prisme plus large : celui des produits pour la maison connectée. Il devrait s’en vendre 549,5 millions dans le monde en 2018 (+ 26,8 % d’une année sur l’autre). Le compteur devrait être proche du milliard en 2022.

Les enceintes connectées resteront, sur l’ensemble de cette période, un poste de ventes important… tout du moins en volume. En valeur, elles ne dépasseront pas les 10 % du marché, loin derrière des produits « de divertissement » au premier rang desquels les téléviseurs.

* Strategy Analytics annonce des proportions similaires concernant les livraisons d’enceintes connectées au 4e trimestre 2017 : 51,8 % pour Amazon et 35,7 % pour Google, sur un total de 18,6 millions d’unités.

Crédit photo : mastermaq via Visualhunt / CC BY-SA

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