Box redoute une « crise de confiance » dans la Silicon Valley

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Le patron de Box craint que les régulateurs, alertés par la situation de sociétés comme Facebook, manquent de discernement, aux dépens de l’innovation.

« Généralement, quand vous créez une société, vous ne pensez qu’aux côtés positifs ».

Aaron Levie a tenu ce propos lors d’un entretien avec Recode.

Le cofondateur et principal dirigeant de Box (plate-forme cloud collaborative) faisait référence à la période délicate que traverse Facebook. Et se demandait dans quelle mesure cette situation pouvait déteindre sur les autres sociétés technologiques de la Silicon Valley.

L’intéressé ne craint pas tant que des régulateurs interviennent, mais redoute que ces derniers manquent de discernement. Aussi appelle-t-il tous les organes potentiellement impliqués à renforcer leur expertise. Tout particulièrement sous l’angle de l’intelligence artificielle, à laquelle un nombre croissant de décisions seront dévolues.

Le scepticisme, voire la « paranoïa », n’est pas dans l’ADN des patrons de start-up, résume Aaron Levie. Mais les plates-formes, affirme-t-il, sont désormais rattrapées par la réalité et prennent conscience de leur influence.

« Le sentiment de responsabilité grandit », assure le dirigeant de 33 ans, non sans rappeler que Facebook a déjà une certaine expérience de ces problématiques. Le programme Beacon, opérationnel entre 2007 et 2011, en est une illustration. Il consistait en la collecte de données auprès de sites tiers à des fins de ciblage publicitaire.

Aaron Levie pose d’autres questions, sans nécessairement y répondre : Facebook et Google ont-ils trop d’emprise sur notre quotidien ? Leur pouvoir entrave-t-il le développement d’un écosystème de start-up ? Quant à un éventuel démantèlement tels ceux imposés à Microsoft ou AT&T, il estime que la logique serait aujourd’hui difficile à appliquer, avec des plates-formes au positionnement complexe sur l’échiquier concurrentiel.

Du côté de Box, on prône la collaboration avec ces plates-formes. « Microsoft [restera] un poids lourd, résume Aaron Levie. La question est de savoir s’il y aura de la place pour des sociétés innovantes ».

Sur le 1er trimestre de son exercice fiscal 2019 (période achevée le 30 avril dernier), Box affiche un chiffre d’affaires en croissance annuelle de 20 % (140,5 milliards de dollars). Ses pertes s’élèvent à 36,6 millions de dollars net (40,1 millions l’année précédente).

Photo d’illustration : Aaron Levie (à g.) et Stephanie Carullo (directrice des opérations de Box)

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