Colère d’utilisateurs alors qu’ATI lance de nouvelles cartes

Mobilité

Le fabricant canadien de cartes graphiques se prépare à dévoiler deux nouveaux modèles pour Mac, les Radeon 8500 et 7000, lors de la MacWorld Expo débutant le 8 janvier 2002. Au même moment, des utilisateurs de cartes installées dans les Mac entre 1997 et 1999 se mobilisent pour obtenir le support des produits sous Mac OS X. Mais la position d’Apple sur la question ne paraît pas très claire…

La page de présentation d’ATI à MacWorld Expo ne laisse pas de place au doute : le canadien prévoit de lancer deux nouvelles cartes graphiques pour Mac, les Radeon 8500 et 7000. Les deux cartes, déjà disponibles pour PC (voir le test de la Radeon 8500), supportent l’AGP 2X et 4X et OpenGL (en version 1.3 pour la 8500) mais à partir de deux versions différentes de la puce Radeon. La 8500 disposera du microprocesseur de seconde génération du fondeur, qui tourne à 250 MHz et fonctionne à l’aide de 64 Mo de mémoire DDR SDRam cadencée à 275 MHz. Des fréquences permettant de traiter 2,4 milliards de texels (l’équivalent 3D des pixels) par seconde ! La carte est dotée de deux sorties vidéo (analogique et numérique) et d’une fonction d’optimisation de la lecture DVD. La résolution 3D sera supportée jusqu’à 2 048 x 1 536 en 32 bits. Même caractéristiques pour la 7000, qui ne disposera toutefois que de 32 Mo de mémoire et sera basée sur la génération précédente de la Radeon (voir édition du 18 juillet 2000). La puce pourra traiter 1,6 milliard de texels. Il s’agit en fait quasiment de la même carte que la Radeon Mac Edition actuelle, à la différence près que celle-ci est cadencée à 166 MHz. Des pièces technologiques de toute beauté qui justifieront sans doute leur acquisition ou leur présence dans de prochains Mac. D’après The Register, il semblerait toutefois qu’ATI se prépare à ne plus supporter les ports PCI, laissant sur le carreau les possesseurs de Mac qui en sont équipés.

« Certifiées pour Mac OS X »

Cette façon de laisser tomber les utilisateurs de ses produits est apparemment courante pour le fabricant. En effet, ATI subit actuellement les foudres des possesseurs de Mac sortis d’usine entre 1997 et 1999 pour son manque de support pour les anciennes cartes. Celles-ci étaient fournies dans les machines de l’époque faste du retour en grâce d’Apple. On y trouve les ATI Rage II+ et IIc ou les Rage Pro et LT Pro, produites à des millions d’exemplaires et qui peuplent des machines comme les iMac (du Bondi Blue aux fruités), les premiers iBook, les PowerMac G3 Beige ou les PowerBook G3 WallStreet et Lombard. Des ordinateurs vendus à près de 6 millions d’exemplaires, selon nos estimations, et qui représentent autant de cartes graphiques fournies par ATI, seul fournisseur de ce composant à l’époque. Des machines vantées par Apple comme « certifiées pour Mac OS X » mais qui se traînent lamentablement sous ce système, en raison du report d’une partie des calculs graphiques sur… leur G3 ! Le processeur, submergé par les calculs à effectuer, augmente les délais de réponse du système pourtant agréable à utiliser sur les modèles de Mac datant de 2000, qui embarquent au moins l’ATI Rage 128 dont le pilote est supporté dans Mac OS X ! Les utilisateurs affectés ne peuvent utiliser QuickTime ou iTunes et le rendu OpenGL est déplorable, bien en deçà de ce qui peut être trouvé sous Mac OS 9. Ils ont lancé une pétition sur le Web pour souligner que leur utilisation de Mac OS X ne devrait pas être freinée par l’inexistence des mises à jour des pilotes nécessaires. Près de 2 300 signataires sont passés sur le site pour le moment.

Vente forcée ?

La méthode qui consiste à ne pas mettre à jour des pièces logicielles sur des machines de moins de trois ans pourrait s’apparenter à un biais du ou des constructeurs, destiné à réaliser une vente forcée. Aussi bien Apple – qui n’a fait que conseiller à ses utilisateurs de modifier la profondeur de l’écran de 24 à 16 bits au lieu de pousser son fournisseur à modifier un morceau de code – qu’ATI – qui ne fournit pas les mises à jour de pilotes nécessaires – peuvent être considérés comme responsables. Le ralentissement économique actuel ne justifie pas qu’on pousse ses clients à renouveler un parc de machines encore largement utilisables (certaines n’ont pas encore terminé leur période d’amortissement pour les professionnels qui les utilisent), même sous X, surtout lorsque ce système est censé y fonctionner !