Concurrence : le big data sous le prisme de l’Union européenne

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L’UE va examiner dans quelle mesure les fusions de bases de données résultant du rapprochement de sociétés Internet sont susceptibles de déséquilibrer le marché.

Dans quelle mesure les fusions de bases de données résultant des opérations de rapprochement entre sociétés Internet peuvent-elles déséquilibrer le marché ?

Ce fut l’une des questions centrales du discours tenu ce dimanche 17 janvier par Margrethe Vestager dans le cadre de la conférence Digital-Life-Design organisée à Munich.

La commissaire européenne à la Concurrence inscrit cette problématique dans une réflexion plus vaste : la compréhension du big data et sa gestion en tant qu’actif va-t-elle lever ou au contraire abaisser les barrières à l’entrée sur le marché ?

Considérant que ce modèle axé sur la collecte de données rend difficile la comparaison de services par les utilisateurs finaux (ces derniers n’ayant « pas réellement idée de ce qu’ils paient »), elle en appelle à « un travail [de réflexion] individuel et collectif ». Sans délaisser les enjeux de sécurité, d’intégration dans les budgets des entreprises et de formation des employés.

L’UE s’est déjà penchée sur cet aspect en 2008 lors de l’acquisition de DoubleClick par Google ; ou encore en 2014, quand WhatsApp passait dans le giron de Facebook. Dans les deux cas, elle n’a rien trouvé à redire.

Margrethe Vestager est dans la même veine : ce n’est pas tant l’accumulation de données qu’il faut sanctionner, mais leur utilisation dès lors qu’elle est susceptible d’étouffer les petites entreprises sur les activités commerce et le marketing. « Dans de telles situations, nous saurons nous réserver le droit de restaurer l’équilibre », précise-t-elle.

Dans un autre registre, celle que l’on surnomme « la femme qui fait trembler Google » a déclaré qu’elle ouvrirait, au plus tard pour Pâques, une consultation publique sur la question du blocage géographique comme éventuel obstacle à la constitution d’un marché unique du numérique en Europe.

Autre chantier : l’adoption – vraisemblablement imminente – du paquet européen relatif à la protection des données personnelles. Les 28 ont trouvé, le mois dernier, un accord de principe sur ce règlement assorti d’une directive qui doit harmoniser, dans l’ensemble des États membres, le cadre législatif en l’adaptant aux enjeux du numérique.

Crédit photo : designelements – Shutterstock.com

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