Facebook vs WhatsApp : le deuxième effet Cambridge Analytica ?

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Déstabilisé par le créateur de WhatsApp et sommé par les politiques de rendre des comptes sur le scandale Cambridge Analytica, Facebook découvre la communication de crise.

Il a vendu WhatsApp à Facebook pour près de 20 milliards de dollars… et appelle aujourd’hui les membres du réseau social à supprimer leur compte.

Lui, c’est Brian Acton, cofondateur du service de messagerie qui fédère aujourd’hui plus d’un milliard d’utilisateurs actifs.

Après un mois sans tweeter, l’intéressé a repris du service, en adressant un message clair ponctué du hashtag #deletefacebook.

L’entrepreneur, qui finance aujourd’hui d’autres services de messagerie présentés comme plus sécurisés et plus respectueux de la vie privée, réagit là au scandale Cambridge Analytica.

Cette société américano-britannique spécialisée dans le data mining est suspectée d’avoir exploité, sans consentement, les données de 50 millions d’utilisateurs de Facebook.

Elle aurait développé, sur cette base, un système de profilage utilisé pour influencer les électeurs dans le cadre de la campagne de Donald Trump en 2016 et du Brexit au Royaume-Uni.

L’affaire a rebondi au Congrès américain, où plusieurs commissions ont demandé des comptes. Des auditions publiques pourraient suivre. Les démocrates font pression dans ce sens, soulignant que ni Alexander Nix (CEO de Cambridge Analytica), ni Brad Parscale (responsable du numérique pour la campagne de Donald Trump) n’ont répondu à leurs sollicitations.

Google et Twitter sollicités

La Federal Trade Commission s’intéresse aussi au dossier. Elle cherche à déterminer si Facebook a pu violer un accord à l’amiable signé en 2011.

Le réseau social s’était, à cette occasion, engagé à solliciter expressément le consentement de tout membre avant de rendre publics (ou accessibles à des applications tierces) certaines éléments du profil. Cette promesse faisait suite à une enquête du régulateur américain sur des pratiques présumées trompeuses à la suite d’un changement des paramètres de vie privée.

Les procureurs généraux de l’État de New York et du Massachusetts ont ouvert une enquête sur le cas Cambridge Analytica. Leur homologue du Connecticut a fait de même.

Plusieurs parlementaires sont également montés au créneau. Notamment le démocrate Mark Warner (Virginie), qui préside la commission du renseignement au Sénat. Il demande à entendre non seulement Mark Zuckerberg, mais aussi Jack Dorsey, le principal dirigeant de Twitter.

Du côté d’Amy Klobuchar (Parti républicain, Louisiane), on ajoute à la liste Sundar Pichai, CEO de Google. Dianne Feinstein (Parti démocrate, Californie) souhaite quant à elle savoir si la Russie et WikiLeaks ont pu accéder aux données en question.

Du côté de Cambridge Analytica, on a annoncé, mardi, avoir suspendu Alexander Nix de ses fonctions de CEO, le temps d’une « enquête indépendante » sur les propos qu’il a tenus à des journalistes qui s’étaient présentés comme des clients potentiels. Des propos qui ont mis en lumière l’ampleur des techniques utilisées par l’entreprise pour influencer l’issue de scrutins.

« Les commentaires de M. Nix […] ne représentent pas [nos] valeurs », affirme Cambridge Analytica.

Depuis l’éclatement du scandale vendredi dernier, le cours de l’action Facebook a perdu plus de 10 %.

Crédit photo : Facebook

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