Feu vert des US à la fusion AOL / Time Warner

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Aux Etats-Unis, la Commission fédérale du commerce (FTC) a approuvé le 14 décembre la fusion entre AOL et Time Warner. Le plus grand groupe de communication multimédia au monde espère naître avant la fin de l’année. Il pèsera plus de 100 milliards de dollars.

Il aura fallu près d’un an pour qu’AOL et Time Warner obtiennent l’aval des autorités pour leur fusion. La Commission européenne avait déjà cédé à la mi-octobre, après de longs mois d’enquête et l’abandon par AOL de son projet de fusion avec EMI qui risquait de créer un abus de position dominante (voir édition du 6 octobre 2000). Les autorités américaine viennent aussi d’accepter le rapprochement entre les deux géants. L’accord de la Commission fédérale du commerce (FTC, Federal trade commission) est intervenu ce jeudi 14 décembre. Longtemps, l’accès au réseau haut débit de Time Warner à des fournisseurs d’accès autres qu’AOL a alimenté les débats. Finalement, des garanties ont été fournies et aujourd’hui il ne manque plus que l’assentiment de la FCC (Federal communication commission), qui semble d’ores et déjà acquis. Les protagonistes programment donc leur mariage pour avant la fin de l’année.

A l’annonce de leur fusion en janvier (voir édition du 10 janvier 2000), les observateurs considéraient qu’il s’agissait d’une victoire de la nouvelle économie sur l’ancienne. Aujourd’hui, avec la baisse des valeurs Internet, la vision est moins triomphaliste. En janvier, les deux entités réunies « pesaient » environ 155 milliards de dollars d’après les estimations, contre une centaine aujourd’hui. Tous s’accordent sur la complémentarité entre les deux géants. D’un côté America On Line, le plus grand fournisseur d’accès Internet au monde (il a récemment dépassé les 26 millions d’abonnés), de l’autre Time Warner, géant des médias.

Un empire touche-à-tout

AOL possède une forte maîtrise du marketing, on estime ses recettes publicitaires à pas moins de 2 milliards de dollars pour cette année. Il a quadruplé le nombre de ses abonnés en 2000. La société, après avoir racheté Compuserve puis ICQ, a mis la main sur Netscape. Elle possède aussi Nullsoft, l’éditeur de WinAmp et Spinner, une radio en ligne. De son côté, l’empire de Time Warner couvre tous les médias : des magazines avec Time ou Fortune, des réseaux de télévision avec CNN et HBO, un réseau câblé avec Time Warner Cable, un studio de cinéma avec Warner Bros., une Major de l’industrie musicale avec Warner Music… pour ne citer qu’eux ! On comprend les craintes d’un monopole qui agitent les plus petits.

Vivendi / Universal, un concurrent de taille

Avant que la fusion AOL / Time Warner ne soit réellement effective, le couple Vivendi / Universal né la semaine dernière occupe pour quelques semaines la première place mondiale de la communication. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 160 milliards de francs de chiffre d’affaires sur ce secteur, 260 000 salariés répartis dans plus de 100 pays. Pas de doute, le groupe est gros. La Compagnie générale des eaux, rebaptisée Vivendi, possède notamment Havas (01 Informatique, L’Express, Courrier international, l’Ordinateur Individuel, l’Expansion, l’Usine Nouvelle, etc.), Canal Plus, Cegetel (SFR, le 7, etc.), Pathé, BskyB, et une série d’autres sociétés. Universal est lui l’heureux propriétaire des studios éponymes, de Universal Music, le premier éditeur mondial de musique, ainsi que de chaînes par câble. La concurrence s’annonce rude. Vous avez dit pluralité ?