FinTech : couper le cordon entre Paris et Londres, vraiment ?

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Avec le soutien d’Axelle Lemaire, le hub French Tech London met en valeur les start-up françaises installées sur place. Sur fond de Brexit, le jeu dans la FinTech est trouble.

Brexit ne signifie pas Brex-IT. Pour l’instant. Les technologies semblent dépasser les tensions observées dans la sphère des relations politiques et diplomatiques. Au sommet de Bratislava (qui s’est ouvert aujourd’hui), l’avenir de l’Union européenne sans l’appui du Royaume-Uni se prépare. Quel que soit la tournure des évènements, il existe un secteur dans lequel il sera difficile de couper le cordon : l’écosystème IT et plus spécifiquement le segment FinTech.

Jeudi 15 septembre, le hub French Tech London a invité 200 entrepreneurs et investisseurs pour « faire rayonner l’écosystème français des start-up à Londres (entrepreneurs, investisseurs, experts dans le capital-risque) », peut-on lire sur le site Internet de l’ambassade de France située à Londres.

La montée en puissance a été rapide. Depuis l’inauguration remontant à avril dernier (à l’époque Emmanuel Macron était encore ministre de l’Economie), 130 start-up, 18 investisseurs et 34 entrepreneurs jouant le rôle de mentor ont rejoint le hub French Tech London qui s’impose dans le réseau international « en nombre de structures associées ».

On y recense trois partenaires privés (Frog Valley, French Connect London, et French Digital), trois acteurs institutionnels (Business France, Chambre de commerce franco-britannique et ambassade de France à Londres) et des « parrains » dans les fonds d’investissement comme Bernard Liautaud de Balderton Capital et Pascal Cagni de C4 Ventures.

Albin Serviant, entrepreneur français installé à Londres et CEO d’EasyRoommate, joue le rôle de coordinateur sur place. Des start-up s’impliquent comme Made.com (meubles et design), Peak (sportswear) mais Kantox (gestion de devises et du risque de change), Advize (contrat d’assurance-vie), Tramonex (transfert d’argent) ou Lemon Way (paiement en ligne) pour la partie FinTech.

A l’inverse, des start-up britanniques sont attirées par les marchés européens : c’est le cas de GoCardless (gestion des prélèvements automatiques) qui est arrivée en France au printemps.

La communauté est active sur place : on recense plus de 4500 Français travaillant dans la Tech à Londres avec une base de 350 start-up installées localement à différents niveaux de maturité. Des organisations comme French Square (présenté comme le 1er incubateur francophone de Londres) se proposent d’accueillir les nouveaux entrepreneurs qui passent la Manche.

FinTech : la question du maintien du passporting

En raison du magnétisme naturel FinTech de Londres lié à l’influence du carrefour financier international The City, l’association France Fintech, dont la création remonte à juin 2015 (avec un premier jet d’une quarantaine de start-up membres), commence à évoquer l’après-Brexit.

La volonté de pousser les start-up britanniques vers l’Europe continentale demeure un sujet de discussion vivace. « Il y a évidemment un gros sujet Brexit. Sans mettre nos gros sabots, il s’agit de rapatrier notamment ceux qui auront un problème de ‘passporting’. Or les Anglais vont très probablement perdre le passporting », déclare Alain Clot, Président de France Fintech, cité dans La Tribune qui a suivi la délégation sur place. « Délocaliser une banque ou une salle de marché c’est compliqué, une start-up, ça se fait presque en quelques clics ! »

Ce volet de la perte du passeport européen – qui permet à une entreprise ayant obtenu un agrément de l’autorité de son pays d’origine de distribuer ses services dans les autres Etats membres de l’UE – doit encore être élagué dans les futures relations UE-UK post-Brexit.

Parmi les invités à cette session French Tech London figuraient des représentants de Bpifrance et des autorités de régulation des marchés financiers (AMF et ACPR).

Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au Numérique et à l’Innovation, a également fait le déplacement. « Si les gens ont choisi d’être ici, c’est qu’ils ont de bonnes raisons, et je veux rendre la France aussi attractive que possible pour qu’ils choisissent de s’y localiser », a-t-elle déclaré sur place selon les propos retenus par l’AFP (via LeFigaro.fr).

Au-delà de son parcours individuel (elle a obtenu un Master au King’s College de Londres), Axelle Lemaire n’est pas la seule personnalité politique à vouloir garder un lien avec la capitale britannique. Fin août, Anne Hidalgo, Maire de Paris, avait scellé avec son homologue de Londres Sadiq Khan un « partenariat » sous le signe de l’innovation.

(Crédit photo : French Tech)

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