Fraude : les cyber-marchands assument seuls la responsabilité

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Fia-Net, société qui assure à la fois les internautes et les cyber-marchands, publie un livre blanc sur la fraude. Selon la société, le phénomène ne cesse de croître, proportionnellement à l’évolution du commerce électronique en France. Si la fraude fait peur aux internautes, ce sont les cyber-marchands qui en assument les coûts économiques.

« Les sites marchands assument seuls l’entière responsabilité des détournements financiers réalisés avec des numéros de carte de paiement détournés », déclare David Botvinik, DG de Fia-Net, société spécialisée dans l’assurance sur Internet. En effet, en cas de plainte, la banque, pour rembourser le client volé, se retourne contre la société auprès de laquelle l’achat a été effectué. Fia-Net, qui est au coeur du problème puisqu’il assure les sites d’e-commerce, vient de publier un livre blanc sur ce sujet et nous livre quelque faits. Tout d’abord, tous les cyber-marchands ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, le livre blanc, qui porte sur l’étude de 971 sociétés françaises clientes de Fia-Net, montre que la fraude se concentre principalement dans six secteurs d’activité. 26 % des fraudes sont recensées dans le secteur de la téléphonie, 25 % dans le secteur de l’électronique grand public, 24 % dans le secteur de l’informatique, 9 % dans le secteur de l’alimentation, 7 % dans le secteur des vêtements et enfin 5 % dans le secteur des voyages.

Le montant moyen des fraudes s’élève à 2 494 francs, dont 30 % concernent des objets dont la valeur est inférieure à 500 francs. Les achats frauduleux situés entre 1 000 et 2 000 francs représentent 20 % du volume total des fraudes et concernent essentiellement des pièces informatiques et électroniques de milieu de gamme (magnétoscopes, lecteurs DVD, CD-Rom). Plus le montant des achats est élevé, plus le nombre de fraudes diminue, les marchands faisant preuve d’une grande vigilance pour les transactions importantes.

Le portrait-robot du fraudeur

Afin de limiter les fraudes, Fia-Net demande à ses client d’effectuer certaines mesures… Ainsi l’utilisation d’un système de bon de livraison nécessitant une signature, voire une identification de la personne recevant la marchandise, permet par la suite d’exercer un recours contre cette personne. Chez les marchands ayant appliqué cette mesure, les taux de fraude ont parfois chuté de 90 %. « De manière simple, le site doit veiller à la cohérence entre le nom de l’acheteur et son adresse de livraison. Cela permet de repérer des invraisemblances typiques du fraudeur essayant de se faire livrer ailleurs que chez lui », mentionne David Botvinik. Plusieurs points permettent de déceler des commandes à risque. Selon le DG de Fia-Net, les fraudeurs utilisent des numéros de téléphones portables, sans abonnement, de façon à ce qu’aucun lien ne puisse être établi entre eux et la fraude. De la même façon, ces fraudeurs utilisent des abonnements Internet et des adresses e-mail gratuites, et se servent souvent d’accès au réseau public du type cybercafé afin de laisser le moins de traces informatiques possible. Si tous ces critères sont réunis, la commande est donc jugée par les sites d’e-commerce comme risquée. Ces derniers peuvent refuser la commande ou tout simplement demander un justificatif de domicile comme une facture d’électricité. L’étude reprend le témoignage de Roy Chocolatier, un site Internet de vente de chocolats, qui annule jusqu’à 46 % des transactions effectuées sur son site.

Malgré ces mesures, la fraude a tout de même un impact économique non négligeable. Son montant peut atteindre jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires pour les plus grands sites, et jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires des sites marchands les plus modestes.

Un risque exagéré

Pour autant, la fraude n’est pas pour autant uniquement liée à des vols de numéros de cartes de crédit sur le Net. Le piratage de cartes de paiement sur Internet est un risque manifestement exagéré, estime Fia-Net, qui rappelle que le vol du numéro de la carte bancaire se fait le plus souvent par des moyens classiques et dans un monde bien physique. Reste que pour le commerçant, cela ne change rien.