Fujitsu se rallie à l’Itanium

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Fournisseur de serveurs haut de gamme sous Solaris, le japonais Fujitsu fait des infidélités à Sun Microsystems en annonçant une alliance avec Intel visant à lancer des serveurs sous Linux dotés de processeurs Xeon et Itanium. Peu à peu, les architectures Intel font leur chemin dans le haut de gamme…

Incontestablement, Intel vient de marquer un point dans sa tentative d’imposer ses processeurs 32 bits (Xeon) et 64 bits (Itanium) dans les serveurs haut de gamme avec la création d’une alliance avec le constructeur japonais Fujitsu. Ce dernier prévoit en effet de livrer d’ici à 2004 des serveurs multiprocesseurs Xeon, avant de lancer en 2005 des matériels équipés de jusqu’à 128 Itanium. Quant au système d’exploitation choisi pour ces machines, il s’agit de Linux, même si Fujitsu prévoit des modèles sous Windows. En Europe, ces produits seront commercialisés par la filiale commune entre Fujitsu et l’allemand Siemens.

Cette alliance semble confirmer la probable percée de Linux, associé aux architectures Intel, dans les centres de données, percée prédite récemment dans une étude réalisée par la société de Bourse Goldman Sachs (voir édition du 13 janvier 2003). Selon cette dernière, à terme, ces architectures devraient même supplanter les Unix propriétaires, en particulier Solaris de Sun Microsystems.

Fujitsu fait-il la même analyse ? Il était en effet l’un des derniers grands constructeurs à ne pas avoir une stratégie d’envergure en matière de serveurs Intel, contrairement à IBM ou HP. Il était même considéré comme un allié de Sun puisqu’il commercialise PrimePower, une ligne de serveurs Risc sous Solaris, l’Unix de Sun, contribuant à accroître la base installée des utilisateurs de Solaris.

Quid des serveurs Solaris de Fujitsu ?

Officiellement, l’alliance avec Intel ne remet pas en cause la pérennité des serveurs sous Solaris de Fujitsu. Mais qu’en sera-t-il à l’avenir ? Dans les serveurs haut de gamme, le constructeur a-t-il les moyens d’être présent sur tous les fronts, Unix, Linux et Windows, dans la mesure où ces architectures, finalement, se cannibalisent les unes les autres ? Linux en effet, bien que libre, nécessite d’importants investissements pour être adapté aux exigences des serveurs haut de gamme. SGI, par exemple, qui a annoncé il y a quelques semaines le lancement d’une ligne de serveurs haut de gamme sous Linux capables de recevoir jusqu’à 64 processeurs Itanium d’Intel, fournit en réalité une version de Linux enrichie de fonctionnalités provenant de son Unix propriétaire (voir édition du 9 janvier 2003). Dans le cas de Fujitsu, une division Linux dédiée va être créée et pas moins de 300 ingénieurs lui seront affectés.