Google Screenwise : âmes d’internautes à louer

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A travers le programme Screenwise, Google se propose d’offrir des cadeaux à qui acceptera d’être tracé sur la Toile. On devient panéliste ou cobaye ?

Dans le cadre du programme Screenwise, Google veut amadouer les internautes avec des chèques-cadeaux offerts. La contrepartie ? un espionnage consenti.

La démarche implique l’accord explicite des deux parties. Son champ d’application se limite pour l’heure aux Etats-Unis.

Tout citoyen américain âgé de 13 ans ou plus peut y prendre part, sous réserve de disposer d’un compte Google et de s’en remettre aux services du navigateur Chrome.

Autre prérequis, l’adjonction d’une extension logicielle destinée à pister le panéliste (« cobaye » ?) pour relever ses moindres faits et gestes sur la Toile.

Pour récompenser ces efforts, la rétribution semble bien maigre : 5 dollars à l’inscription, puis cette même somme à un intervalle trimestriel, pour une durée d’un an. Soit 25 dollars pour 365 jours d’un feuilleton Web de tous les instants.

Les plus téméraires iront volontiers jusqu’à tolérer une immixtion physique au sein de leur foyer, via des routeurs Cisco destinés à analyser les transferts de données, indépendamment du protocole. A la clé, une prime de 100 dollars à laquelle s’ajoute un versement mensuel de 20 dollars.

Au regard des suspicions qui pèsent sur la monétisation de la vie des internautes, un porte-parole rappelle, dans les colonnes d’Ars Technica, que « la participation à ce panel est facultative […] et sans engagement de durée« .

Et la firme Internet de Mountain View de rester sous le feu de projecteurs qu’a notamment braqués sur lui la Commission européenne, irritée à l’idée d’une refonte de la charte de confidentialité en vigueur dans l’écosystème Google.

A compter du 1er mars prochain, l’uniformisation des conditions d’utilisation de quelque 70 outils entraînera la mise en place d’un unique contrat de licence.

L’ensemble des données personnelles renseignées pour accéder aux différents services seront centralisées sous la forme d’un coffre-fort numérique dont Google revendique la commodité.

Une telle politique n’a pas manqué de susciter de vifs remous sur le Net, jusqu’à s’attirer les foudres de Microsoft, qui s’y est fermement opposé, non sans une ironique diligence, par journaux interposés.

Crédit image : ©-iQoncept-Fotolia.com

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