‘Hack’ SDMI : les chercheurs publieront leur méthode

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L’équipe de chercheurs américains qui prétend avoir réussi à pirater les protections testées par la Secure digital music initiative (SDMI) présentera ses travaux à la fin du mois lors d’un séminaire international sur la dissimulation d’informations. Les deux étudiants français qui sont venus à bout de l’une des protections seront présents aussi.

Enfin ! Quand fin octobre 2000, une équipe de scientifiques américains assurait être parvenue à contourner les protections de la Secure digital music initiative (SDMI), on attendait le détail de leurs travaux pour novembre (voir édition du 25 octobre 2000). La SDMI avait promis 10 000 dollars à quiconque parviendrait à copier des morceaux protégés contre le piratage par des technologies que l’organisation souhaitait tester (voir édition du 15 septembre 2000).

Les chercheurs victorieux ont renoncé à la prime car ils entendaient diffuser leur méthode. Depuis, on patiente. De novembre, la date de publication de leurs travaux indiquée sur leur site Web passe à « début décembre ». Sans explication. Début janvier 2001, nouvelle modification de la page en question qui nous prévient alors que ce sera « à un moment ou un autre en janvier ». Pourquoi tant de retardnbnsp? Les chercheurs déclarent alors qu’ils ont peur, ils craindraient d’enfreindre la loi américaine sur les droits de propriété intellectuelle dans l’environnement numérique (le DCMA) (voir édition du 16 janvier 2001). Près de trois mois ont passé ensuite et toujours rien sur leur site, le message n’a pas été modifié… jusqu’à ces jours-ci où l’on peut y lire le message suivant : « Notre article décrivant les résultats de notre étude a été accepté pour publication dans les proceedings du quatrième International information hiding workshop« . L’ International information hiding workshop (IIHW) peut se traduire en français par « Séminaire international sur la dissimulation d’informations », avec « dissimulation » au sens de « rendre invisible », par des techniques de marquage numérique par exemple, et non au sens de « rétention d’information » !

Les deux Français préparent leur compte-rendu

Les deux étudiants français qui sont venus à bout de l’une des protections de la SDMI (voir édition du 17 janvier 2001) participeront eux aussi aux travaux de cette réunion et verront de la même manière leur article publié dans les comptes-rendus du séminaire. « En fait, il y a deux articles », précise Julien Stern, l’un des deux Français, « celui en rapport avec la SDMI et un autre qui date de l’année dernière et décrit comment contrer, entre autres, la méthode que l’on a employée contre la protection de la SDMI ». Julien Stern a été en rapport avec l’équipe de chercheurs américains, il prépare même un article avec l’un d’entre eux. Pour autant, il ne sait pas pourquoi ils ne publieront leur article que dans les comptes-rendus du séminaire. « Il craignaient d’être poursuivis en justice, mais peut-être n’étaient-ils pas tout à fait prêts », suppose-t-il.

Lui et son compère ont mis leur article en ligne sur un site créé pour l’occasion. Ils n’ont eu aucun souci : « Nous n’avons même pas été contactés par la SDMI », notent-t-il avec presque une pointe de regret. Quant à l’article de l’équipe américaine, « j’ai déjà une assez bonne idée de ce qu’ils ont fait », glisse Julien Stern qui « espère que leur papier présente les détails ». L’article en question n’est toujours pas près de paraître : « On distribue des preproceedings aux participants », explique Julien Stern, « ensuite nous aurons jusqu’au 24 mai pour effectuer les dernières modifications, il faudra encore attendre un ou deux mois pour la publication… » Ce ne sera donc pas avant juin ou juillet prochain.