Intelligence artificielle : des espoirs de Facebook aux certitudes de Google
L’intelligence artificielle est l’une des thématiques phares de la Code Conference 2016. Comment les grands noms du numérique abordent-ils le sujet ?
Les craintes de Bill Gates, les espoirs de Sheryl Sandberg, les ambitions de Jeff Bezos, les certitudes de Sundar Pichai… la notion de « gamme émotionnelle » a pris tout son sens avec les intervenants qui se sont succédé sur la scène de la Code Conference pour parler intelligence artificielle.
Du côté de Facebook, on s’attache à démontrer que les travaux en la matière sont entrés dans une phase concrète.
Deep Text est censé en être l’illustration.
En cours de déploiement sur un petit échantillon de comptes, cette technologie d’interprétation du langage doit permettre d’aller au-delà des simples mots-clés pour catégoriser des publications.
Fondée sur le principe des réseaux neuronaux artificiels (conçus sur le modèle du cerveau humain), elle vise à comprendre le sens des propos tenus par les utilisateurs et à prendre des décisions en conséquence ; notamment la recommandation de contenu.
Pour l’heure, Deep Text fonctionne en 20 langues, avec une capacité de traitement annoncée à 10 000 posts par seconde. Deux cas d’usage sont expérimentés en l’état : proposer aux utilisateurs de Messenger un transport avec Uber ou Lyft et faciliter la mise en vente de biens sur le réseau social en dirigeant les membres vers les outils adéquats.
On peut penser, à plus long terme, à de la modération de commentaires. Sheryl Sandberg et Mike Schroepfer, respectivement directrice des opérations et directeur technique de Facebook, évoquent aussi la prévention du cancer et le marché de la voiture autonome – confer la vidéo ci-dessous.
Il faudra toutefois de la patience : le projet n’a véritablement démarré qu’à l’automne 2015, selon Hussein Mehanna. Le directeur de l’ingénierie pour l’équipe machine learning de Facebook confiait, la semaine dernière à Re/code (organisateur de la Code Conference) avoir fait « moins de 1 % du chemin ».
Sundar Pichai, CEO de Google, joue le contrepied. Il met justement l’accent sur l’avancée des travaux au sein du groupe, estimant avoir ressenti « un point d’inflexion il y a trois, quatre ans », tout particulièrement dans la manière d’interpréter et d’intégrer la dimension du contexte.
Interrogé par Walt Mossberg (vidéo ci-après), le dirigeant revient, entre autres, sur le développement l’assistant personnel Google Home, présenté lors de la dernière Google I/O. Il évoque aussi la potentielle disparition des écrans parallèlement à la démocratisation du contrôle vocal, en donnant l’exemple d’Android Auto.
On décèle aussi de l’enthousiasme chez Bill Gates. Le cofondateur de Microsoft estime que l’on verra émerger, dans un horizon de 10 ans, des robots qui pourront, grâce à l’intelligence artificielle, s’occuper de l’essentiel des tâches domestiques, conduire des véhicules… et disposer de capacités intellectuelles supérieures à celles de l’humain dans certains domaines.
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