Kickstarter en France : ce n’est pas pour tout de suite

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[mise à jour du 19/02/2015 à 11 h 32] Devenu une institution du financement participatif dans le monde, Kickstarter dément toute extension de ses activités à la France.

mise à jour 19 février 2015 à 11 h 32 : Kickstarter dément toute implantation d’une antenne dans l’Hexagone, contrairement à ce qu’avait annoncé France 24 en marge d’un entretien avec le porte-parole de la plate-forme de crowdfunding. Ci-dessous, l’article original.

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Les artistes et entrepreneurs français pourront bientôt actionner un prestigieux levier de financement : Kickstarter s’apprête à poser ses valises dans l’Hexagone.

Depuis son ouverture le 28 avril 2009, la plate-forme américaine s’est imposée comme un poids lourd du financement participatif (crowdfunding en anglais). Principalement active aux Etats-Unis, elle a drainé, en 2014, 529 millions de dollars investis par 3,3 millions d’internautes qui ont joué les business angels sur le principe du don avec contreparties.

En un peu moins de six ans d’activité, Kickstarter s’est constitué une communauté de 9 millions d’investisseurs. A titre comparatif, le crowdfunding en France a attiré 1,3 million de personnes depuis 2008 et a généré 150 millions d’euros d’investissements sur l’année 2014, d’après le dernier baromètre du financement participatif réalisé par Compinnov.

Sur les 9 millions d’individus membres de Kickstarter, 165 000 se trouvent en France. Une masse que Kickstarter considère suffisamment critique pour y étendre ses activités « d’ici à quelques mois », pour reprendre les propos du porte-parole Justin Kazmark, qui s’est exprimé sur France 24.

L’arrivée de Kickstarter dans l’Hexagone va simplifier les démarches des porteurs de projets français. A l’heure actuelle, il leur faut disposer d’une structure immatriculée dans l’un des pays où la plate-forme s’est déjà lancée (l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada ou, plus proche de chez nous, le Royaume-Uni), mais aussi d’une pièce d’identité et d’un compte bancaire dans ce même pays. Des conditions plus restrictives que celles imposées par le rival Indiegogo.

Le modèle économique ne devrait pas évoluer avec l’implantation en France : Kickstarter prélèvera 5 % du montant des levées de fonds réussies. Sur le principe du « tout ou rien », les créateurs ne pourront toucher d’argent que si leurs campagnes atteignent les objectifs de financement fixés.

Trois règles gouverneront la mise en place de campagnes. Premièrement, les projets devront avoir pour but de « créer de la valeur destinée à être partagée avec autrui ». Deuxièmement, ils devront « être honnêtes et clairement présentés ». En d’autres termes, il incombera aux entrepreneurs d’établir une relation de confiance avec les internautes en jouant la transparence et en publiant régulièrement des mises à jour avec des photographies de prototypes lorsque c’est possible. Enfin, les projets « ne peuvent ni recueillir de fonds pour des organismes de charité, ni offrir de contreparties financières, ni proposer des articles interdits ».

Entrevu par les entrepreneurs comme une alternative aux canaux de financement traditionnels et à la frilosité des banques, le crowdfunding permet aussi de tester la réceptivité du public en construisant une communauté autour d’un bien ou d’un service. Avec plus d’une centaine de plates-formes actives dans le monde, le marché pourrait représenter 90 milliards de dollars à l’horizon 2025, selon la Banque mondiale.

Du côté des acteurs français du crowdfunding, on peut noter le commentaire de Charles Edgy. Le président de Prêt d’Union (prêts entre particuliers) estime que l’arrivée de Kickstarter en France et « une excellente chose pour l’écosystème artistique et entrepreneurial hexagonal« . Et d’ajouter : « Cela confirme le dynamisme de la France et valide les actions et initiatives menées ces deux dernières années« .

Crédit photo : Gil C – Shutterstock.com


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