La fusion pourrait nuire aux deux opérateurs

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Selon David Neil, vice-président de la division Telecom & IT de la société d’étude Gartner Group, la fusion annoncée entre Deutsche Telekom et Telecom Italia n’apportera pas d’avantages aux deux compagnies et à ses clients.

S’exprimant lors d’une conférence consacrée à l’industrie des télécoms, le responsable du Gartner Group Neil David a estimé que la fusion Deutsche Telekom-Telecom Italia avait 50% de chances de se réaliser. Il a notamment souligné qu’Olivetti était « en train de revenir », d’autant que son offre de rachat lancée en fin de semaine dernière a déjà recueillie plus de 250000 adhésions, même si elles représentent pour l’instant un pourcentage infinitésimal du capital de l’opérateur historique italien.

Même si la fusion donnait naissance au deuxième opérateur télécom mondial, Neil David considère qu’elle sera handicapée par son inertie. « Nous décrivons la fusion proposée comme le rassemblement de deux dinosaures ? Deutsche Telekom et Telecom Italia sont tous les deux lents et bureaucratiques dans leur manière de mener les opérations. Le problème, c’est que les opérateurs vont devenir plus arrogants et satisfaits d’eux-mêmes », explique-t-il. « Je ne pense pas que la fusion donnera davantage de choix aux utilisateurs. Elle n’apportera pas plus de services, et les deux compagnies ne sont pas non plus leaders sur les prix du marché ». Le consultant a précisé que seuls des bénéfices en termes d’investissements financiers viendraient favoriser les deux opérateurs. Pour renforcer ces propos, le directeur d’études Nigel Deighton, lui aussi responsable au Gartner Group, a expliqué que Deutsche Telekom était une compagnie à large risque, avec une dette de 60 milliards de dollars et des services déployés sur un réseau déjà ancien. « Deutsche Telekom devra entretenir son vieux réseau, ce qui représentera une fuite de ressources formidable. Je ne vois pas comment la situation peut s’améliorer en rejoignant Telecom Italia. Deutsche Telekom se dirige vers une zone dangereuse, où ses revenus pourraient chuter en dessous de ses coûts ». Bref, l’analyste considère que la fusion ressemble surtout à un geste de défense face au contexte international et qu’en cas de finalisation, l’opération n’aura rien d’un voyage tranquille pour les deux compagnies.