La musique dématérialisée représente 11% du marché global

Mobilité

Selon l’Ifpi, le business légal a pesé 945 millions de dollars au premier
semestre 2006. A côté, la lutte antipiratage se poursuit.

Le marché de la musique numérique poursuit sa progression. Sur le premier semestre 2006, elle a progressé de 109 % par rapport à la même période l’année dernière, selon l’Ifpi, l’association qui représente l’industrie musicale à l’échelle mondiale.

Les ventes de musique numérique représentent aujourd’hui 11 % des ventes totales, à comparer au 5,5 % de décembre 2005. Au 30 juin 2006, la musique numérique a généré un chiffre d’affaire de 945 millions de dollars contre à peine 134 millions au premier semestre 2004.

Les Etats-Unis restent le principal marché pour la musique dématérialisée où elle représente 18 % des ventes totales et génère un chiffre d’affaires de 513 millions de dollars (toujours au cour de la première moitié de l’année 2006). La Corée du sud se distingue particulièrement puisque la consommation de musique en ligne compte désormais pour 51 % du marché. Au Japon, en Italie et en Angleterre, ce nouveau mode de consommation occupe respectivement 11%, 9% et 8 % du marché.

Internet et téléphonie : le choix du canal de distribution

A l’échelle mondiale, la distribution de musique numérique se partage équitablement entre les plates-formes de diffusion Internet et les réseaux de téléphonie mobile (hors sonneries). Mais cet équilibre cache des disparités importantes selon les régions du globe. Aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne, le téléchargement sur PC domine avec, respectivement, 64%, 70% et 69 % des usages. A l’inverse, la consommation via un téléphone mobile est plébiscitée par le Japon (85 %), l’Italie (76 %) et l’Espagne (78 %). En France où le marché numérique représente 5 % des ventes de musique, le mobile conserve la faveur des mélomanes avec 64 % du marché (voir édition du 18 septembre 2006).

Cette belle progression du numérique dans la musique ne parvient pas à compenser l’inexorable déclin des ventes physiques. Celles-ci chutent de 10 % ramenant à 4 % la baisse du chiffre d’affaires des éditeurs avec 8,4 milliards de dollars sur le premier semestre (13,7 milliards de dollars pour les ventes en magasins). Cela malgré une augmentation des ventes de disque au Japon (+12 %), en Corée du sud (5 %) et en Australie (6 %). Une fois de plus, l’Ifpi impute cette baisse au piratage via les réseaux d’échanges P2P, notamment.

Si le déploiement des offres légales (plus de 350 plates-formes légales dans le monde offrant jusqu’à 3 millions de titres musicaux) et la politique de répression semblent porter leurs fruits en Europe (notamment en Angleterre et en France où une part significative d’adeptes du P2P basculeraient sur les offres légales), le téléchargement illégal poursuit son développement ailleurs dans le monde.

La lutte antipiratage continue

En réponse, l’Ifpi vient d’annoncer une nouvelle série de poursuites judiciaires à l’encontre de 8 000 internautes répartis en Argentine, Autriche, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Hong Kong, Island, Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal, Singapour, Suisse et, pour la première fois, au Brésil, Mexique et Pologne.

Cette nouvelle série de plaintes porte à 13 000 le nombre total de poursuites dans le monde, hors Etats-Unis, à l’encontre des internautes suspectés de procéder à des échanges illégaux.

L’Ifpi rappelle que 2 300 personnes ont déjà payé 2 349 euros en moyenne en échange de l’abandon des poursuites. En France, Olivier D., un magasinier, a été condamné à 2 000 euros d’amende le 1er septembre 2006 par le tribunal de grande instance de Chambéry pour avoir, selon la procédure juridique, mis à disposition deux fichiers musicaux (mais plus de 3 700 dans les faits). De quoi rafraîchir les ardeurs….