Le spam se met à l’image

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Une nouvelle génération de spam remplace le texte par des images. Pour mieux contourner les filtres analytiques.

Comme pour les virus et autres agents malfaisants, les techniques de spamming évoluent. Pour contourner les filtres anti-pourriels, quasiment indispensables aujourd’hui pour disposer d’une messagerie à peu près saine, les producteurs de ces courriers indésirables massivement expédiés multiplient les techniques de contournement. A commencer par l’exploitation d’images en lieu et place de l’habituel texte dans le corps du message.

C’est ce qui ressort d’une étude menée en juin 2006 par IronPort sur la base du trafic enregistré sur SenderBase, un réseau constitué de 100 000 fournisseurs d’accès, universités et grandes entreprises dans le monde. Selon la société spécialisée dans les solutions de sécurité informatique, 12 % des spams envoyés en juin 2006 étaient constitués totalement ou en partie d’une image au format Gif ou Jpeg. Moins de 1 % des « spams image » abondaient sur le réseau mondial en juin 2005.

L’intégration d’une image à la place d’un texte permet simplement au courrier électronique de ne pas attirer l’attention des outils d’analyse contextuelle démunis face à l’absence de chaînes de caractères. Toujours selon IronPort, 78 % de cette nouvelle forme de pollution électronique échappent aux outils de filtrage de première et seconde génération. Au total, ces nouveaux pourriels représentent plus de 5 milliards de messages quotidiens.

55 milliards de spams par jour

Et ce n’est pas tout. Pour contrer les filtres qui repèrent l’adresse IP d’un ordinateur pourvoyeur de spam afin d’en bloquer les envois, les spammeurs accélèrent la rotation des machines, généralement des PC piratés dit « zombies ». La durée de vie d’une adresse IP d’un serveur de spam est passée de 48 heures en juin 2005 à 4 heures aujourd’hui. Et les adresses Internet contenus dans les messages changent tout aussi fréquemment.

Enfin, les spammeurs écourtent la durée de vie des domaines Internet qu’ils déposent. Ou, plus exactement, ne s’acquittent pas de la facture à l’ouverture d’une adresse Internet et profitent des quelques jours de vie du service pour exploiter un domaine qui, finalement, ne leur appartient pas. Selon IronPort, sur les 35 millions d’enregistrements de domaines comptabilisés en avril dernier, 32 millions furent fermés au bout de cinq jours faute de facture acquittée. Autant de techniques qui ont fait passé le volume de spam quotidien de 30 milliards à 55 milliards en un an.