Lending Club : un départ et des pertes dans un business à la relance

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Nouveau départ de chez Lending Club : la directrice financière Carrie Dolan est officiellement démissionnaire, sur fond de résultats trimestriels dans le rouge.

Tout n’est pas encore rentré dans l’ordre chez Lending Club.

Le départ, début mai, du fondateur Renaud Laplanche, poussé vers la sortie entre autres à cause d’un dossier de crédit mal géré et du non-signalement d’une participation dans des fonds tiers qui prêtaient de l’argent via la plate-forme*, a laissé des traces.

Les résultats que la société vient de publier pour le 2e trimestre de son exercice fiscal 2016 – aligné sur l’année calendaire – l’illustrent : les pertes se creusent, à 81,4 millions de dollars (contre 4,1 millions à la même période en 2015) sur un chiffre d’affaires en légère hausse, à 103,44 millions.

Quant au volume de prêts, s’il augmente de 2 % sur un an, il recule de 29 % d’un trimestre à l’autre. Difficile de ne pas y percevoir une perte de confiance des prêteurs comme des emprunteurs. Lending Club a d’ailleurs pris des mesures en leur accordant des avantages financiers qui, additionnés au montant débloqué dans le cadre du plan de suppressions de postes annoncé fin juin, représentent une charge de plus de 20 millions de dollars.

En y ajoutant une dévaluation à hauteur de 35,4 millions de dollars associée à l’acquisition de Springstone Financial (140 millions de dollars déboursés en avril 2014 pour s’offrir cette institution financière spécialisée dans les domaines de la santé et de l’éducation) et des dépenses administratives en forte progression (de 28,247 à 53,457 millions de dollars), les indicateurs tombent inéluctablement dans le rouge.

Ça tourne à la DAF

En parallèle, Lending Club, dont le titre en Bourse a perdu près d’un tiers de sa valeur depuis l’annonce du départ de Renaud Laplanche, officialise la démission, effective en date du 2 août 2016, de la directrice financière Carrie Dolan.

Cette dernière se serait rapprochée de la direction il y a plusieurs mois pour demander à partir. Selon Bloomberg, Lending Club lui aurait réservé une enveloppe de 4 millions de dollars en cash et en actions pour la convaincre de rester pendant la « période de transition ».

Le contrôleur de gestion Bradley Coleman, présent au sein de la société depuis 2013, assure l’intérim. Dans le même temps, Timothy J. Mayopoulos, CEO de Fannie Mae (crédits hypothécaires), arrive au conseil d’administration.

* L’enquête a aussi révélé qu’en décembre 2009, une trentaine de prêts avaient été accordés à Renaud Laplanche et à trois membres de sa famille, pour un montant de 722 800 dollars. Ils ont quasiment tous été soldés dans les semaines qui suivaient. D’après Lending Club, cette manœuvre visait à « faire augmenter, dans les rapports d’activité, le volume de prêts accordés ».

Crédit photo : page Facebook de Lending Club


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