Messagerie instantanée : de l’agitation derrière le duo Facebook-WhatsApp

Apps mobilesMarketingMobilitéSocial Media
kakao-snow-snap

Réductions d’effectifs chez Snap, réorientation de Snow, levée de fonds pour Kakao : les lignes bougent dans l’univers des apps de messagerie instantanée.

Tandis que Kakao se projette vers l’international, Snow change de modèle… et Snap réduit ses effectifs : les dynamiques s’opposent dans l’univers des applications de messagerie instantanée.

Le premier vient d’officialiser une augmentation de capital. Le milliard de dollars levé à cette occasion alimentera une stratégie de fusions-acquisitions orientée en particulier sur l’intelligence artificielle « et les autres technologies émergentes ».

Au-delà de la messagerie instantanée, qui réunit près de la moitié de son effectif de 5 600 personnes et fédère une moyenne mensuelle de 50 millions de visiteurs uniques localisés essentiellement en Corée, le groupe compte une soixantaine de sociétés qui lui ont permis de dégager, au 3e trimestre 2017, un chiffre d’affaires avoisinant les 400 millions d’euros.

Son modèle économique sur la période n’a dépendu qu’à 29 % de la publicité, le reste provenant des services (finances personnelles, vente de produits frais, réservation de taxis…) et des contenus (jeux, e-books, vidéo à la demande…).

« Décisions difficiles »

Dans le même temps, la pub a pesé la quasi-totalité des revenus de Snap. Plus de 98 % en l’occurrence, à environ 204 millions de dollars.

La transition vers le programmatique est néanmoins difficile pour la firme britannique, dont les pertes se sont maintenues au niveau affiché sur le 2e trimestre 2017 : près de 450 millions de dollars*.

Sous la pression des investisseurs (son action cote à moins de 14 dollars sur le NYSE, loin du pic à plus de 27 dollars atteint au lendemain de l’IPO du 2 mars 2017), les effectifs se réduisent.

Le CEO Evan Spiegel avait annoncé la couleur au cours de l’automne, en affirmant, sur fond de coupe sombre dans l’équipe chargée des projets hardware, que les managers auraient à prendre « des décisions difficiles » en 2018.

Première illustration dans l’équipe responsable des contenus : une vingtaine de personnes viennent d’être remerciées entre Londres et New York, à l’heure où la refonte de l’application promise pour fin 2017 prend du retard, concrétisée seulement sur quelques marchés.

Le salut dans les selfies ?

Difficile, pour Snap, d’ignorer la concurrence de Facebook, qui reproduit progressivement ses fonctionnalités, y compris grâce à des acquisitions comme celle de la start-up biélorusse Masquerade, qui a permis d’intégrer une sélection de filtres et d’outils de retouche.

On peut imaginer que la montée en puissance du réseau social aux 2 milliards de membres a guidé le pivot stratégique de Snow.

Ce « Snapchat asiatique », qui affirme que la Chine est son principal marché, aurait déjà reçu des manifestations d’intérêt de la part d’Alibaba et Tencent, deux poids lourds de la sphère numérique.

Facebook lui-même aurait tenté – en vain – de s’emparer de son application qui a dépassé les 200 millions de téléchargements… avec Naver en toile de fond.

Le groupe coréen reste propriétaire de Snow après un investissement de 50 millions de dollars signé SoftBank et Sequoia China.

Le conglomérat Internet-télécoms japonais et la branche chinoise du fonds d’investissement américain prennent une participation de 20 % en échange de ce financement qui accompagnera la « deuxième vie » de l’application, depuis peu consacrée exclusivement aux selfies (les fonctions de communication ont disparu).

* Dont une charge exceptionnelle de 40 millions de dollars associée aux Spectacles, ces lunettes à réalité augmentée qui peinent à trouver leur public.

Crédit photo : nicolasnova via VisualHunt / CC BY-NC

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur