Microsoft se débat

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La réaction de Microsoft à la demande du gouvernement américain de scinder en deux la société ne s’est pas fait attendre. Après avoir demandé un délai, l’éditeur pointe sur certaines irrégularités de la déclaration du gouvernement.

Quelques jours après les propositions de sanctions faites par le gouvernement américain et 19 états à l’encontre de Microsoft (voir édition du 2 mai 2000), l’éditeur de Seattle fait feu de tout bois. Une réaction facile à comprendre, et prévisible, car Microsoft a toujours indiqué qu’il lutterait jusqu’au bout pour éviter la scission de l’entreprise en plusieurs entités indépendantes.

La première réaction, le lendemain, a consisté a demander un délai pour étudier les centaines de pages produites par le gouvernement américain. William Neukom, le conseiller général de Microsoft a d’ailleurs indiqué au New-York Times que la « requête extrême du gouvernement américain » demandait un effort de compréhension qui pourrait bien amener à retarder la réponse de Microsoft « jusqu’à l’automne ». Selon des officiels du gouvernement américain dont nos confrères de VNUnet.com rapportent les propos, il s’agit rien de moins que d’une tactique de blocage. Normalement, le juge Jackson attendait la réponse de Microsoft, sous forme de contre-propositions, pour le 10 mai prochain. On imagine que les sanctions proposées par Microsoft lui-même seront moins drastiques que celles de ses adversaires.

Quelques jours plus tard, Microsoft continue sa contre-attaque. L’éditeur pourrait demander à un juge fédéral de purement et simplement jeter à la corbeille le projet de scission du Ministère de la Justice américain, arguant qu’il est basé sur des preuves qui n’ont pas été présentées lors du procès. Par exemple, Microsoft met le doigt sur des déclarations d’experts à propos de la volonté de Microsoft de combattre PalmOS. Sujet qui n’avait jamais été évoqué auparavant. La tournure prise part les débats commence à jeter un doute sur la date de la déclaration finale du juge Jackson, initialement prévue pour le 24 mai prochain.

Aux Etats-Unis, la polémique va bon train. On prête à l’éditeur l’espoir de retrouver une administration politique plus bienveillante, à la faveur d’un changement à la présidence américaine. En effet, les prochaines élections présidentielles américaines ont lieu en novembre prochain, et on soupçonne le Républicain Georges Bush junior d’être plus favorable à Microsoft que son adversaire Démocrate Al Gore. Même si le premier a nié à la télévision américaine de mettre fin au procès Microsoft s’il gagnait l’élection.