Parrot réduit la voilure pour relancer ses drones

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Parrot pourrait supprimer jusqu’à 290 postes dans le cadre d’un « plan de transition » portant sur son activité drones. En première ligne, les commerciaux.

Parrot a fait les comptes : il lui en coûtera 45 millions d’euros, dont 20 millions au titre de dépréciations d’actifs, pour mettre en place son « plan d’action » sur le marché des drones.

Déplorant des marges insuffisantes pour espérer une rentabilité y compris sur le long terme, le groupe présidé par Henri Seydoux va « adapter » son offre et enclencher « une phase de réduction des coûts ».

La première initiative se traduira par une réduction du catalogue de produits. La seconde, par un « réalignement » des ressources commerciales et marketing « sur les canaux de distribution les plus profitables et les marchés les plus prometteurs », ainsi qu’un ajustement des équipes support.

Sur les 840 employés que compte l’activité drones, jusqu’à 290 pourraient en faire les frais – dont environ la moitié en France, avec d’éventuelles possibilités de reclassement au sein de la société

Ce que Parrot décrit comme une « réorganisation » doit permettre d’atteindre, en 2017, une croissance annuelle d’environ 10 % sur le segment drones… et surtout de parvenir à l’équilibre au niveau des résultats du groupe.

Ça bouge aussi dans l’automobile

Ce n’est pas le cas sur le 3e trimestre 2016, dont le bilan a été publié à la mi-novembre. Hors intérêts minoritaires, les pertes s’élèvent à 26,3 millions d’euros, contrastant avec les 6,1 millions de bénéfice dégagés un an plus tôt.

Même dynamique pour le chiffre d’affaires, qui s’établit à 58,4 millions d’euros, en recul de 25 % d’une année sur l’autre, tandis que la marge brute chute de plus de 10 points.

Évoquant une « pression des prix sur le milieu de gamme des drones grand public », Parrot affirme avoir les reins solides pour mener à bien son plan de transition. À commencer par une trésorerie nette avoisinant les 200 millions d’euros à fin 2016.

En attendant la publication des comptes annuels prévue pour le 1er mars 2017, on surveillera les négociations exclusives amorcées avec Faurecia.

Un accord définitif est attendu ce mois-ci avec l’équipementier automobile, qui pourrait prendre, moyennant 20 millions d’euros, 20 % du capital de la branche Parrot Automotive. Une prise de contrôle intégrale pourrait intervenir à l’horizon 2022 avec, entre-temps, une éventuelle montée à 50,01 % par l’exercice d’obligations convertibles.

Parrot & cie.

Sur la partie drones, on peut parler d’un véritable coup de frein. L’activité avait crû de 121 % entre 2014 et 2015, représentant alors 56 % du CA global.

Depuis lors, Parrot a décidé de réduire le niveau de stock des distributeurs, ainsi que les délais de lancement, tout en adaptant les processus d’approvisionnement pour répondre à des cycles courts.

Sa gamme grand public comprend aujourd’hui une vingtaine de modèles, des MiniDrones (Hydrofoil, Mambo, Swing…) aux Bebop et AR.Drone.

Sur le créneau commercial et « prosumer »*, le groupe s’appuie sur quatre filiales : Pix4D (dont il a acquis l’intégralité du capital pour 3,9 millions d’euros), senseFly (62 % pour 4,2 millions), Airinov (59 % pour 9,1 millions) et MicaSense (56 % pour 8,2 millions).

En ligne de mire, trois secteurs : la cartographie (100 000 carrières à ciel ouvert dans le monde), l’agriculture de précision (500 000 fermes de plus de 1000 hectares dans le monde) et l’inspection/surveillance (2 millions de kilomètres de routes dans le monde).

L’objectif reste de porter l’effectif à 500 personnes sur le volet R&D. Pour la fabrication, la sous-traitance à des fournisseurs asiatiques restera d’actualité.

* Marketsandmarkets annonce une croissance annuelle moyenne de 32 % sur la période 2015-2020, le marché mondial représentant, à cette échéance, 5,6 milliards de dollars.

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