Pédophilie : Facebook veut détecter les conversations douteuses

Marketing

Le réseau social a mis en place un dispositif visant à scruter des « conversations à risques ». Au dépens de la confidentialité des échanges ?

Jusqu’où peut-on pousser la détection intelligente sur Facebook tout en respectant la vie privée ?

La chasse aux prédateurs sexuels sur le réseau social fait appel à des technologies de scan des échanges pour repérer les discussions instantanées ou  contributions louches.

Mais elle suscite de sérieuses interrogations sur la manières dont Facebook traite l’ensemble des données partagées par ses membres (plus de 900 millions dans le monde).

Selon Reuters, la société Internet de Mark Zuckerberg exploite une combinaison de techniques permettant de scanner les contenus illicites.

Ces derniers sont automatiquement remontés vers l’équipe de Facebook en charge de la veille anti-prédateurs sexuels. La police est ensuite alertée si nécessaire.

Appliquée à la lutte contre la pédophilie sur Internet, cette technique, mêlant des technologies (data mining, intelligence artificielle) et de monitoring humain, ne provoque pas de cri d’orfraies.

Mais, au-delà des dangers réels avec le Net, elle pose certains doutes sur la réelle confidentialité des échanges via le réseau social (dans quelle mesure des propos indécents pourraient éveiller les oreilles de Facebook?) et la réelle liberté de parole.

Joe Sullivan, Chef de la sécurité de Facebook, se veut rassurant : « Nous n’avons jamais voulu mettre en place un environnement dans lequel nos employés ont accès à des conversations privées, c’est donc très important que nous utilisions une technologie de détection qui a un taux de faux positifs [fausses alertes, ndlr] très bas. »

Rue89 se montre plus alarmiste (« Comment Facebook lit vos messages privés (et peut les montrer à la police »).

Tout en cherchant à définir dans quelle mesure la technique de radar du réseau social est affinée.

Facebook concentrerait la détection sur les discussions supposées à risques : premières mises en relation via le réseau social, cercle éloigné d’amis, profil des mineurs entre 13 et 18 ans et des individus « connus des forces de police »…).

Même avec un but louable, le réseau social manque de transparence sur les limites d’un tel dispositif et ses éventuelles dérives.

Crédit photo : ©-Aeolos-Fotolia.com

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