Project Wing : Google paré au décollage dans la « Silidrone Valley »

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La Maison Blanche ouvre la porte à l’expérimentation, par Google, des drones associés à l’initiative Project Wing. Dans quel contexte ?

Un fonds de 35 millions de dollars destiné à alimenter les recherches de la National Science Foundation, des actions de sensibilisation avec les associations représentatives du secteur, la mise en place de solutions d’analyse de données sous la houlette du ministère de l’Intérieur… La Maison Blanche voit grand pour les drones.

Parmi les nombreuses initiatives annoncées ce mardi 2 août 2016 dans le cadre d’un atelier sur « l’avenir de l’aviation », référence est faite à « Project Wing ».

L’administration Obama donne son feu vert au développement expérimental de ce projet porté par Alphabet, la holding autour de laquelle Google a structuré ses activités.

On en sait encore peu sur Project Wing, qui avait émergé au sein du laboratoire secret Google X (devenu « X » avec la réorganisation du groupe).

Des essais avaient été menés en Australie, vidéo à l’appui, avec des drones à décollage vertical capables d’embarquer jusqu’à 2,3 kg de charge et de s’en délester par un système de filin.

Google vise une exploitation commerciale à l’horizon 2017 sous la forme d’un service de livraison qui pourrait concerner en priorité les zones reculées, notamment pour la livraison de médicaments.

Mais la multinationale se projette au-delà du service en lui-même pour toucher à l’organisation du trafic, à basse altitude (moins de 400 pieds, soit 122 mètres), de ces « aéronefs non habités » ; autrement dit, les drones qui circulent sans personne à bord.

« Silidrone Valley » ?

Directeur du projet, Dave Vos expliquait l’année passée à Bloomberg que plus d’une centaine d’acteurs – privés et publics – avaient manifesté un intérêt envers ce « système de contrôle » qui régulerait, par ordinateur, la circulation des drones, en associant des technologies de géolocalisation à des capteurs embarqués pour la détection et l’évitement des obstacles.

Reste à voir, comme le souligne Recode, quels seront les moyens mis en œuvre. Verizon est dans la boucle et pourrait mettre à contribution son réseau mobile. À moins que les opérateurs de drones ne soient soumis à la même obligation que les acteurs « traditionnels » du secteur aérien : implémenter, d’ici à 2020, le système de surveillance coopératif ADS-B.

Dans un premier temps, Project Wing sera déployé sur une demi-douzaine de sites réglementés par la FAA, administration chargée de l’aviation civile aux États-Unis. Les données recueillies aideront le gouvernement à définir les grandes lignes d’un « projet de loi drones » qui doit être soumis à consultation citoyenne l’hiver prochain.

La Maison Blanche estime que cette industrie pourrait créer 100 000 emplois d’ici à 2025. À condition d’impulser une dynamique à plusieurs échelons. C’est dans cet esprit que s’inscrit un accord signé avec l’État de New York, qui va débloquer 5 millions de dollars pour développer l’usage des « aéronefs non habités » sur son territoire, entre autres via un laboratoire d’innovation en connexion avec le monde universitaire.

Crédit photo : Nightman1965 – Shutterstock.com

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