Réalité augmentée : Magic Leap est-elle trop hype ?

EntrepriseLevées de fondsMobilitéStart-up
magic-leap-trop-hype

La mystérieuse technologie de réalité augmentée de Magic Leap, illustrée dans des vidéos bluffantes, laisse place au doute. Le fondateur reprend la main.

Vénérée par des géants de la sphère IT, Magic Leap accuserait un certain retard dans ses développements technologiques associés à la « réalité mixte » (une combinaison de technologie d’immersion autour de la réalité augmentée) face à des concurrents comme Microsoft et son casque HoloLens.

C’est du moins ce qui ressort d’un article publié par The Information. Le journaliste Reed Albergotti raconte qu’il testé le prototype WD3 (« wearable device three ») de la start-up installée en Floride. Bardé de fils et relié à un PC, ce prototype de casque se traduirait par des images « floues et tremblantes ». Une expérience décevante par rapport aux promesses ?

Magic Leap avait toujours pris soin de publier des vidéos de démonstration de sa technologie plutôt stupéfiantes et certifiées sans traitement ultérieur.

Par exemple, celle mettant en scène des hologrammes des droïdes C3PO et R2D2 de Star Wars avait marqué les esprits. En juin, Magic Leap a noué un partenariat avec Lucasfilm (groupe Disney) autour de la réalité augmentée, avec la création d’un labo commun.

Selon The Information, la start-up qui fait le buzz aurait sur-exploité des effets spéciaux pour valoriser sa technologie : « Magic Leap a peut-être survendu ce qu’elle peut faire. »

Magic Leap promettait de diffuser des images en très haute définition directement dans la rétine des yeux (ce qui n’est pas sans rappeler les Google Glass) grâce à un dispositif portable.

Elle a en effet su attiser les convoitises d’une myriade d’investisseurs réunis dans un pool de prestige.

Le pool comprend les groupes Internet Alibaba et Google, le fonds corporate Qualcomm Ventures mais aussi Warner Bros (production et distribution pour le cinéma et la télévision), la banque d’affaires J.P. Morgan et des fonds de gestion (Fidelity Investments, T Row Price, Wellington Management Company).

A l’occasion du plus récent tour de table de 793 millions de dollars de Magic Leap (annoncée en février), c’est bien le prototype WD3 qui aurait été montré aux investisseurs.

On est certes loin de son premier prototype baptisé « The Beast » (littéralement « la bête »), en raison de sa taille imposante (équivalente à celle d’un réfrigérateur). Mais, le premier produit final se fait toujours désirer alors que la création de la start-up remonte à 2011.

Le fondateur de Magic Leap veut rassurer

Pour reprendre la main sur la communication après ce bad buzz, Rony Abovitz, fondateur et CEO de Magic Leap, effectue un point d’étape des développements dans une contribution blog.

Le premier PEQ (Product Equivalent) reprenant la forme du casque dévoilé en juin 2016 serait finalisé dans le nouveau studio de conception.

Un deuxième PEQ « plus conséquent » serait imminent, ce qui permettrait de tester la chaîne d’approvisionnement, de production et de contrôle de la qualité.

Les modèles conçus font l’objet de validations sur divers points : ingénierie, chaîne de production, batterie de tests… »Et un bouquet d’autres paramètres importants », déclare Rony Abovitz, laissant flotter un flou sur le stade de perfectionnement.

« D’autres choses viendront dans le développement des logiciels et des applications, d’expériences créatives ‘cools’ et de mise en place opérationnelle au niveau global », assure-t-il.

Rony Abovitz se montre optimiste : « Restez connectés, on commence juste à s’amuser. » Vraiment ?

En attendant des nouvelles sur le front technologique, la société vient de recruter une Chief Marketing Officer : Brenda Freeman (ex-National Geographic).

(Crédit photo : Magic Leap & LucasFilm)

Lire aussi :