Réseaux mobiles : des écarts dans la course au très haut débit

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Ericsson constate que le paysage mondial des télécoms se fragmente un peu plus avec le déploiement des réseaux cellulaires de nouvelle génération.

Le déploiement des réseaux cellulaires de nouvelle génération ouvre une infinité de perspectives à l’échelle de la planète, mais la réalité « sur le terrain » est nuancée. C’est l’une des principales conclusions établies par Ericsson dans la dernière édition de son Mobility Report (document PDF, 32 pages).

Premier constat : le nombre de lignes actives augmente, mais les facteurs de croissance ne sont pas les mêmes selon les pays. Sur les marchés à économie émergente, les recrutements se font essentiellement auprès de primo-accédants qui profitent des baisses de prix appliquées aux terminaux comme aux forfaits. Dans les pays dits « matures », des signes de saturation se font ressentir, mais le nombre d’appareils par personne continue de grandir.

On devrait compter, au 31 décembre 2014, environ 7,1 milliards de lignes mobiles dans le monde, dont 1,275 milliard en Chine, 815 millions en Inde et 1,38 milliard dans le reste de la zone Asie-Pacifique. Une progression significative devrait être enregistrée en Afrique (880 millions), tout comme en Amérique latine (720 millions). La dynamique serait moins favorable en Europe centrale et de l’Est (595 millions), tout comme au Moyen-Orient (375 millions).

La plus forte croissance en termes de souscriptions sur le 3e trimestre 2014 est à mettre à l’actif de l’Inde (18 millions de cartes SIM mises en circulation), devant la Chine (12 millions) et l’Indonésie (5 millions). Au global, le taux de pénétration ramené à la population dépasse les 100 % dans presque toutes les régions géographiques étudiées, à l’exception de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique.

En s’arrêtant sur la question du très haut débit, Ericsson note un creusement des disparités dans le déploiement des réseaux cellulaires. Dans l’état actuel, plus de la moitié des lignes actives (environ 4 millions) ne peuvent accéder qu’au GSM/EDGE. Mais la tendance est bien à la généralisation de la 3G (400 000 souscriptions en un an, avec 572 réseaux commerciaux, dont 166 à au moins 42 Mbit/s de débit descendant) et, dans une moindre mesure, de la 4G (200 000 souscriptions en un an, avec 331 réseaux commerciaux). Sur ce dernier point, le Japon et la Corée du Sud se positionnent en tête de gondole, au même titre que les Etats-Unis.

Bilan : à l’horizon 2020, ce sont 3,5 milliards de lignes qui devraient pouvoir bénéficier d’une couverture en LTE, pour 4,4 milliards accédant au moins à la 3G (et 1,1 milliard au GSM). Ericsson estime qu’à cette échéance, 90 % de la population mondiale seront couverts par une connectivité permettant un accès à l’Internet mobile. Tout particulièrement grâce aux investissements consentis par les opérateurs dans la partie basse du spectre de fréquences hertziennes, qui offre une portée supérieure.

Culture data

Conséquence : la quantité de données consommées va augmenter. En un an, elle est déjà passée de 700 Mo à 900 Mo par mois pour les smartphones ; de 3,3 Go à 4,3 Go pour les PC équipés de clés 3G/4G , de 1,4 Go à 1,9 Go par tablette. Dans les trois cas, Ericsson prévoit un taux de croissance annuel de l’ordre de 40 % d’ici à 2020, quand bien même les consommateurs se tourneront encore assez sensiblement vers des tablettes et des PC équipés uniquement du Wi-Fi… pour des raisons budgétaires.

Le principal usage de la data mobile restera la vidéo. Laquelle représente aujourd’hui environ 45 % du trafic mobile et qui devrait en constituer 55 % en 2020, dont près de 60 % réalisé sur YouTube. Il faudra néanmoins surveiller la montée en puissance d’offres VoD comme celle de Netflix, qui réalise déjà un trafic trois fois plus important que la plate-forme de Google sur les réseaux cellulaire, les contenus étant généralement plus longs. En parallèle, l’usage des réseaux sociaux restera stable (15 %), tandis que la part de la navigation diminuera de moitié (5 %), celle du streaming audio se stabilisant à cause des fonctions de mise en cache et d’écouter hors ligne.

Autant d’usages que stimulera le développement des smartphones, avec l’entrée de gamme comme locomotive. Au 3e trimestre 2014, près de 70 % des téléphones mobiles vendus étaient des smartphones – contre 55 % un an plus tôt. Le potentiel de croissance est d’autant plus important qu’à l’heure actuelle, seules 37 % des cartes SIM sont associées à des smartphones (sur les 2,7 milliards en circulation à fin 2014).

Le développement de la 5G offre aussi des perspectives, avec l’ambition de dépasser les 10 Gbit/s de bande passante, d’atteindre une latence inférieure à 1 milliseconde et d’optimiser la consommation d’énergie par bit transporté. Ericsson s’attend à des implications en entreprise et dans l’univers des objets connectés, à condition de travailler sur la flexibilité des réseaux, notamment à travers la virtualisation, l’intégration du cloud et la sécurité.

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