Travail collaboratif : faut-il craquer pour un Zoom Phone ou un Teams Phone ?

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Les deux éditeurs de logiciel collaboratif proposent discrètement une offre pour les téléphones fixes. Mais quel est l’intérêt d’investir dans un Zoom Phone ou un Teams Phone ? Décryptage.

Une « nouvelle catégorie d’équipements » ? C’est ainsi qu’on nous a décrit les Zoom Phone Appliances à leur lancement commercial en juin. Dans la pratique, il s’agit surtout d’une nouvelle catégorie… au catalogue de Zoom, rubrique « Téléphones ». On y trouve pour le moment trois modèles. Tous positionnés en haut de gamme (prix neuf conseillé : plus de 500 € HT).
Et tous dotés de quoi utiliser à la fois Zoom Phone (téléphonie) et Zoom Meetings (visio).

Chez Microsoft, il n’y a pas de catégorie « Teams Appliances ». Mais on nous propose bien des appareils équivalents. Ils apparaissent parmi les « Téléphones fixes et écrans Teams ».

Qu’il s’agisse de Zoom ou de Microsoft, on a affaire à du matériel « sur étagère », par opposition à un Cisco qui conçoit ses équipements (associés entre autres à Webex). Dans l’ensemble, l’expérience est moins fournie – et moins harmonisée – que sur les PC, les tablettes et les smartphones. Les fonctionnalités, lorsqu’elles sont prises en charge, arrivent généralement en décalage.

Illustration sur Teams avec la transcription des appels (en anglais). Ou la personnalisation de l’arrière-plan, ajoutée en juin, quasiment un an après son intégration sur desktop. Et sur Zoom avec la possibilité de spécifier l’emplacement de sauvegarde des appels.

Derrière les Zoom Phone Appliances, on trouve pour le moment deux fabricants : Poly et Yealink. Le premier avec les modèles CCX 600 et 700. Le second avec le VP59. Dans les deux cas, on est sur une base Android 9, avec écran tactile couleur HD (1024 x 600 chez Poly, 1280 x 800 chez Yealink). Tandis que le CCX 600 fonctionne avec une caméra externe, le CCX 700 en embarque une. Sur le VP59, elle est amovible.

Tous ces modèles disposent, de série, du Bluetooth, du Wi-Fi, du PoE (alimentation par le port Ethernet) et de ports USB. Le VP59 y ajoute une sortie HDMI.

Du hardware signé avec Poly et Yealink 

Poly et Yealink fournissent aussi du matériel à Microsoft. Ce dernier s’appuie par ailleurs sur AudioCodes, Crestron et Lenovo pour son offre de « téléphones Teams ». Celle-ci compte une vingtaine de références, pour certaines également adaptées à Skype – voire conçues pour lui. Elles côtoient quelques « écrans Teams » et « panneaux Teams », qui se caractérisent par l’absence de clavier et de combiné.

Comme chez Zoom, le plus cher de tous est le VP59, avec ou sans son module d’extension (écran 4,3 pouces, 20 touches programmables). Sur l’ensemble du catalogue, les prix de base vont du simple au quadruple. Parmi les moins onéreux, il y a un autre modèle Yealink : le MP50.
Il s’agit d’un « téléphone USB », au sens où on l’utilisera en tant que périphérique, pour des PC et/ou smartphones connectés en filaire ou par Bluetooth.

Microsoft a récemment commencé à certifier des appareils dans cette catégorie. En particulier d’AudioCodes. Ils sont compatibles avec d’autres applications de communication, mais ont la particularité d’embarquer un bouton Teams. C’est l’un des éléments qui leur valent une certification. Microsoft en met quelques autres en avant :

– Usage de la LED de notification

– Intégration du calendrier et connexion aux réunions « en un appui »

– Déploiement et gestion via le centre d’administration Teams

Parmi les autres fonctionnalités accessibles en standard sur ces appareils :

– Authentification native ou via un autre terminal

– Accès aux contacts, à l’historique des appels et à la messagerie vocale

– Gestion de la disponibilité et des appels en attente

– Délégation

– Hot desking (gestion des sessions)

La liste de compatibilité s’élargit progressivement à des téléphones IP « classiques » (non dotés d’un firmware spécifique).

Pour le moment, y figurent les modèles suivants :

– AudioCodes 400 HD

– Cisco avec firmware MPP (6821, 6901, séries 7800 et 8800)

– Polycom (VVX)

– Yealink (T20, T30, T40, T50)

Zoom aussi a son catalogue de téléphones certifiés. On les doit à AudioCodes, Cisco, Poly et Yealink. Tous respectent un socle d’exigences parmi lesquelles la gestion de TLS 1.2.
Les fonctionnalités prises en charge varient néanmoins fortement d’un modèle à l’autre.
Que ce soit en cours d’appel (transfert, escalade en réunion…) ou dans le paramétrage (provisionnement assisté, annuaire partagé, ne pas déranger…).

Une offre de programmes « as a service »

En fonction de l’abonnement Office 365 / Microsoft 365 dans lequel il s’inscrit, Teams propose un socle fonctionnel plus ou moins vaste. On peut y greffer des modules – payants – donnant par exemple accès à un central téléphonique, à des forfaits d’appels (inter)nationaux ou à des outils de personnalisation des réunions. Il y en a aussi un pour pouvoir rejoindre des réunions avec des numéros externes. Mais il sera bientôt livré en standard. Avec, en toile de fond, l’augmentation des prix de la suite.

Chez Zoom, la tarification pour la téléphonie démarre à 7,44 €/mois/utilisateur avec le forfait Zoom Phone Pro (appels sortants facturés au temps passé). Et à 13,99 €/mois/licence pour Zoom Meetings Pro (qui lève notamment la limite de 40 minutes par réunion).

Le matériel aussi peut être souscrit en direct sur abonnement, dans le cadre du programme
«Hardware as a Service ». Au moment de son extension à la France début 2021, 16 téléphones étaient disponibles (9 Poly, 7 Yealink), en plus d’un écran DTEN et d’un kit Neat.

Microsoft dispose d’un programme équivalent, mais ne l’a pas encore ouvert à la France. Il est pour le moment accessible aux États-Unis, au Canada, en Australie, au Royaume-Uni et en Irlande. On y trouve divers packs avec engagement de 24 ou 36 mois et options de financement, dont le leasing. À la fin du contrat, trois solutions : en reprendre un, continuer au mois ou annuler et restituer le matériel.

Concurrent sur le volet logiciel, Google ne l’est en revanche pas sur le matériel. En tout cas pas tout à fait : aucun téléphone à son catalogue, mais d’autres types d’appareils. Essentiellement des kits fondés sur des ordinateurs Chrome OS.

Trois fournisseurs : Asus, Lenovo et Logitech. On va du simple PC fixe (Chromebase) à des ensembles avec caméra, haut-parleur/micro, écran tactile et modules supplémentaires. Un programme de certification de périphériques accompagne l’ensemble. On y trouve des marques comme AVer, Biamp, Huddly et QSC. Ainsi qu’un produit maison : le tableau blanc Jamboard.

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