Très haut débit en France : déploiement uniforme ou priorité aux zones très denses ?

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Forum des Décideurs – THD : trois élus (Patrice Martin-Lalande, Thierry Solere et Yves Censi) et trois représentants télécoms (Iliad-Free, Covage, Motorola) abordent la manière d’étendre le très haut débit.

Thierry Solere (Hauts-de-Seine) : « le délai THD, c’est stratégique »

Le département des Hauts-de-Seine constitue un laboratoire intéressant en termes de déploiement du très haut débit à l’échelle d’un grand territoire.

C’est une question « d’attractivité » dans un cadre de concurrence capitale européennes (Londres, Barcelone, Berlin, Paris…), considère Thierry Solere, Vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine. « Il fallait que le territoire soit maillé en fibre optique. C’est un berceau économique : le tiers du CAC 40 a son siège social dans le département. »

L’élu des Hauts-de-Seine insiste sur la dimension du délai nécessaire au déploiement du très haut débit. « C’est stratégique. En 2005, Nicolas Sarkozy [alors président du conseil général, ndlr] et les élus du département ont mis en place une délégation de service public pour mailler l’ensemble du territoire en 2005. L’intégralité du territoire – particuliers + entreprises – sera couvert dans un délai de six ans », rappelle  Thierry Solere.

« La Commission européenne regardait cela : elle s’est fait un corps de doctrine à cette occasion. Quel rôle des collectivités pour le déploiement du très haut débit ? » Selon le représentant du conseil général, la DSP a permis d’éviter « une fracture au sein d’un même territoire qui risquait un aménagement en tâches de léopards ».

Olivier de Baillenx nuance les propos de l’élu des Hauts-de-Seine, soulignant l’écart de déploiement entre les efforts fournis par la DSP et les autres opérateurs qui considèrent les Hauts-de-Seine comme un carrefour stratégique.

« Free n’était pas très favorable sur la manière de faire. La plupart des communes sont sur des zones très denses. Que se passe-t-il avec des opérateurs comme nous et d’autres ? On se retrouve avec un projet public qui a avancé. Il y a quelques jours, une présentation du délégataire a été faîte à des opérateurs potentiels. Il y a un petit souci là-dessus. »

Thierry Solere rétorque : « Les opérateurs sont dans un logique d’investissement et donc de rentabilité. C’est normal. Ils iront là où les gens paieront. L’Etat n’a pas le même objectif : c’est l’attractivité dans une logique de respect de la concurrence. Il a fallu un examen de quatre ans par la Commission européenne. Encore une fois, le délai, c’est stratégique. »

Pour illustrer le cas d’une zone moins dense, Yves Censi, député UMP de l’Aveyron, est venu apporter son témoignage.

« La problématique des Hauts-de-Seine ne peut pas être calquée en Aveyron en termes de densité. Il faut que les collectivités participent aux autoroutes de l’information (…)Il faut se poser sur les leviers de développement. La puissance publique doit intervenir pour les zones moyennement denses. »

L’élu plaide pour l’aménagement numérique du territoire.

« S’il ya des espaces de création à valeur ajoutée, elle se situe dans les 36 000 communes de France. L’organisation tournera autour du numérique ». Néanmoins, l’évolution des technologies posent quelques soucis : « On parlait de diverses technos du Wimax et maintenant du satellite ».

(lire la fin page 3)

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