« Un effet de rattrapage » dans le dépôt de noms de domaine en .fr

Mobilité

L’Afnic, en charge de gérer l’extension .fr, publie le premier observatoire du marché des noms de domaine en France.

Parmi les déposants en .fr, les communes ont encore des efforts à fournir (23% d’entre elles ont effectué ce geste). Côté entreprises, si 100% des groupes français inscrits au CAC 400 disposent de leur nom de domaine en .fr, il reste un fossé à combler si l’on prend les 1500 premières entreprises de France (par leur chiffre d’affaires) : seulement 60% d’entre elles ont réalisé cette démarche.

En faisant une extraction de 838 noms de domaine correspondant à des sites actifs, on s’aperçoit que 54,4% d’entre eux ont une vocation professionnelle, 5,6% sont des pages personelles et 26,1% des pages « parkées » (sites loués à des prestataires comme Sedo qui « valorisent » l’espace en déployant des liens sponsorisés mais sans réelle valeur ajoutée pour les internautes). Quant aux sites pornographiques, on en a recensé 0,5% sur l’échantillon.

Eventail large des tarifs

Côté business lié aux noms de domaine, l’Afnic recense 979 bureaux d’enregistrements membres, qui ont des présentations tarifaires diverses : par an ou par mois, hors taxes ou TTC. Un mélange des genres qui déteint sur leur image. L’éventail des tarifs est large. Comptez entre 6 et 100 euros en fonction des services d’accompagnement (comme une assistance juridique pour exploiter un nom de domaine par exemple).

D’un point de vue plus technique, l’Afnic recense 25 000 serveurs DNS (qui convertit les noms de domaine en adresse IP) pour 950 000 noms de domaine en .fr « en circulation ». 86% d’entre eux sont configurés sur deux serveurs (un minimum requis). Mais l’Afnic souligne que ce n’est guère satisfaisant d’un point de vue gestion de la sécurité généralement confiée aux centres de données.

La vision des règlements de litiges portant sur les noms de domaine en .fr est assez singulière pour le cas de la France : selon les statistiques fournies par le le Centre d’arbitrage et de médiation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle pour le règlement des litiges relatifs aux noms de domaine, la France représente environ 10% des requérants pour 3% des défendeurs. Une proportion de recours non négligeable qui « souligne un contraste ». « Les entreprises françaises auraient tendance à initier des actions litigieuses plus qu’à mener a priori des politiques de dépôts défensifs », peut-on lire dans ce premier observatoire.

Les noms de domaine les plus récents seront désormais cachés
Début 2008, l’Afnic devrait interrompre un service qui était bien pratique pour la veille d’actualité voire l’intelligence économique. Elle va cesser de publier sur son site Internet la liste des derniers noms de domaine déposés par les entreprises, qui était jusqu’ici en accès libre. Le service sera exploité sous une autre forme.. « à la demande » et en « mode payant » dans une forme qui reste à déterminer. Si l’Afnic justifie sa décision pour des raisons d’attaques par spam susceptibles d’affecter ces nouveaux noms de domaine, elle ne cache pas non plus qu’elle répond à une demande expresse des groupes industriels qui déposaient des noms de domaine derrière lesquels figuraient des projets censés rester confidentiels.


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