VeoSearch invente la générosité qui ne coûte rien

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Grâce à ce moteur de recherche, les Internautes « donnent » de l’argent à des associations, mais sans rien débourser !

Par Jacques Henno.

Réel élan de générosité ou simple opportunisme de profiter d’un bon filon à la mode ou… un peu des deux à la fois ? Difficile de savoir exactement ce qui a poussé Guillaume Heintz et Arthur Saint-Père, tous deux âgés de 24 ans et fraîchement diplômés d’HEC (Ecole des Hautes Etudes Commerciales), à créer VeoSearch.com, « le premier multimoteur solidaire« .

Ce moteur de recherche reverse la moitié de ses revenus à des associations humanitaires liées à trois grands thèmes du développement durable : engagement pour l’homme, respect de la nature, pratiques économiques durables. En bêta depuis le 1er juin 2007, le site a inauguré sa version grand public mercredi 3 octobre 2007.

Le principe est simple : « Dès qu’un internaute effectue une recherche sur notre site, des bannières publicitaires s’affichent et nous nous engageons à reverser la moitié des revenus générés à un projet associatif, explique Arthur Saint-Père. L’Internaute peut choisir lui-même le projet qu’il veut soutenir ; sinon, l’argent alimente un pot commun qui sera redistribué aux 50 premières associations qui nous auront rejoints. » Bref, tout le monde peut faire un don – de quelques centimes – à une association, et cela ne lui coûte rien!

Pour la transparence, les comptes, bien sûr certifiés par un commissaire aux comptes, seront publiés en ligne avec une description de la circulation des flux monétaires. « Et chaque fois, que nous ferons un virement pour financer le projet d’une grosse association, nous réaliserons un communiqué de presse commun « , précise Arthur Saint-Père.

Lui-même s’est rendu en 2004 au Pérou pour Agronomes et Vétérinaires sans frontières, tandis que Guillaume Heintz a participé en 2002 à un chantier humanitaire dans une école d’Intouchables du Tamil Nadu, au Sud de l’Inde. « Nous nous sommes dit : Pourquoi ne pas marier nos compétences marketing, web et humanitaires?, poursuit Arthur Saint-Père. Nous avons planché sur ce projet pendant dix mois. » Le temps de rencontrer et de convaincre les partenaires.

Pour l’instant, cinq moteurs de recherche (Ask.com, Exalead, Google et Yahoo pour les recherches textuelles et d’images, Ask et Google pour les blogs, Ask, Dailymotion et Google pour les vidéos, Exalead pour la recherche dans Wikipedia) apportent leurs contributions : ils rémunèrent VeoSearch pour le trafic redirigé vers eux. La moitié de l’argent ainsi collectée est également reversée aux associations (il est aussi possible de leur faire directement des dons).

De plus, le ministère de l’Ecologie, de l’Aménagement et du Développement Durables propose tous les jours un éco-conseil en première page du site. Enfin, Ushuaïa TV, Terra Economica et d’autres organismes soutiennent moralement cette généreuse idée.

Reste à savoir si le succès sera au rendez-vous. L’ergonomie du site, conçu et hébergé par la web agency Equinoa, est simple et agréable. Mais il y a belle lurette que le concept de multimoteur (faire appel à plusieurs moteurs de recherche en même temps) est passé de mode…

Or pour que VeoSearch atteigne les deux objectifs qu’il s’est fixé – faire des bénéfices tout en reversant la moitié de ses revenus – il lui faudra attirer beaucoup d’audience. Les deux fondateurs, qui ont dû emprunter auprès de leur banque les 40 000 euros qu’ils ont investis ensemble dans l’affaire, comptent sur le bouche-à-oreille pour générer du trafic et atteindre le point d’équilibre d’ici à un an environ.

Le retour sur investissement n’est pas prévu avant deux ou trois ans. Une levée d’argent, auprès de fonds… éthiques, bien évidemment, est envisagée.