Xavier Niel (Free) : « Faut-il licencier pour être entendu par ce gouvernement ? »

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Stéphane Richard (Orange) et Xavier Niel (Free Mobile) ont participé à une émission sur RTL ce week-end. Le patron du groupe Iliad s’est montré plus mordant (bonus video).

(Correction 13/10/12 à 00h00 : chiffre abonnés Free Mobile)

Xavier Niel n’est pas tendre avec le gouvernement.

Mais c’est un peu un retour de boomerang entre Free et l’exécutif.

Dans le Journal Inattendu sur RTL diffusé samedi, sur invitation de Stéphane Richard (Orange), le dirigeant d’Iliad-Free a pu s’exprimer et regretter le manque de soutien de la part du gouvernement actuel et joue à nouveau la provocation.

« Deux de nos concurrents annoncent des plans sociaux [SFR et Bouygues Telecom]. Moi, ce que j’aperçois, c’est que l’on a employé 2000 personnes en 18 mois [pour lancer Free Mobile], j’ai l’impression que, pour être entendu et soutenu par ce gouvernement, il faut licencier…J’ai l’impression qu’on n’est pas à la mode chez Free malheureusement. »

Tout en poursuivant : « Ces mêmes opérateurs, qui lancent des plans sociaux, ont versé des milliards de dividendes…Je ne comprend pas ce gouvernement qui visiblement préfère les entreprises qui licencient que les autres…C’est un avis personnel. »

Dès sa prise de fonction en juin, Arnaud Montebourg avait épinglé Xavier Niel.

Alors que le ministre du Redressement producti venait de recevoir l’ensemble des opérateurs.

« Je les ai tous reçus et écoutés. Et j’ai même entendu Monsieur Niel se dire prêt à contribuer à l’emploi en France. »

Néanmoins, dans la distribution de piques sur RTL, Xavier Niel épargne Orange, partenaire de Free Mobile pour l’itinérance dans la téléphonie mobile.

Ce qui facilite le travail de Stéphane Richard dans la même émission sur l’antenne de la station radio pour défendre le groupe France Telecom.

« On embauche moins mais on embauche quand même : 4000 jeunes en CDI dans les trois prochaines années…C’est presque l’effectif de Free [6200 en fait, rectifie Xavier Niel]. Et sur les trois dernières années, on a embauché 10 000 jeunes. Soit l’effectif de Bouygues Telecom. »

Une vision comptable qui diffère des sources syndicales, qui regardent davantage le solde en termes de pertes d’emplois.

Sur le marché de la téléphonie mobile, Xavier Niel veut contribuer à faire de la France le pays le plus attractif avec Free Mobile. « Comme Free l’a fait pour le haut débit fixe. »

Stéphane Richard surenchérit : « Le prix d’un forfait mobile illimité pour un mois, cela coûte le prix d’une place de parking à Paris sur une journée [consensus entre 20 et 30 euros]. Dans le secteur de la téléphonie mobile, on en a toujours donné plus pour moins cher. Je recuse ce procès du type : on a la téléphonie mobile la plus chère en France…Ce n’est pas vrai. Et c’est encore moins vrai avec l’arrivée de Free. »

Bien qu’une relation de « partenariat loyal » soit établie avec Free Mobile, Stéphane Richard compose en nuance : « Je fais la distinction entre la concurrence féroce pour gagner des consommateurs. »

Plus tôt dans la même émission, le P-DG de France Telecom déclarait qu’après avoir perdu 600 000 clients avec l’arrivée de Free Mobile, « le solde est positif » au bout du compte avec l’aide de Sosh (offre « SIM only » chez Orange, concurrente de Free Mobile).

« Depuis le mois de juin, nous regagnons des clients. D’ici la fin de l’année, nous aurons un parc globalement en augmentation par rapport à la fin de l’année dernière. »

De son côté, Xavier Niel se contente se rappeler le nombre d’abonnés mobiles Free Mobile à fin juin (3,6 millions et non 3,2 comme indiqué auparavant).

« Le contrat d’itinérance va nous coûter un chiffre très largement supérieur à un milliard d’euros.Alors que le déploiement de notre réseau devrait nous coûter cette même somme », considère le fondateur de Free.

Sur le niveau de qualité de service mitigé chez Free Mobile , il précise : « Aujourd’hui, nous avons encore des problèmes de saturation à certains endroits sur notre réseau, plutôt sur la data. Ce sont des choses que l’on essaie de régler et de fluidifier rapidement. »

Fiscalité : « limite confiscatoire » selon Xavier Niel
Toujours interrogé par Marie Drucker sur RTL à propos des taxes qui visent les patrons, Xavier Niel a dévié dans un premier temps le débat sur les sportifs, les acteurs et les écrivains qui ont quitté la France pour des raisons fiscales. « Cela ne vient pas de ce gouvernement mais d’une succession de gouvernements…qui n’ont rien fait pour les garder. »
Sur la fiscalité qui touche plus particulièrement l’un des patrons les plus riches de France (« 12ème fortune de France », source Challenges), Xavier Niel se veut tout aussi mordant : « Ce qui me choque le plus, c’est que, lorsque qu’on investit dans l’immobilier, dans l’art ou dans des actions Iliad ou France Telecom, on ne crée pas directement d’emplois et quand vous faites des placements dans les deux premiers domaines, vous allez vous retrouver sous-taxés. »
Dans le secteur de l’immobilier, Xavier Niel risque d’en prendre davantage conscience avec le rachat qu’il serait en train d’effectuer d’un bâtiment historique du centre de Paris : l’Hôtel de Miramion (abritant le musée et plusieurs services administratifs de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris).
Sur le front des investissements destinés au soutien des start-up (en particulier via son fonds Kima Ventures), le patron d’Iliad se montre plus mordant. « Vous allez investir en aidant un jeune à monter une entreprise, vous allez vous retrouvés surtaxés. Sur la plus-valeur potentielle que je vais générer sur cet investissement, l’Etat va me prendre quelque chose à la limite confiscatoire. »

Stéphane Richard-Xavier Niel : le « duel » Orange… par rtl-fr

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