Green IT : HP veut montrer l’exemple à tous les niveaux

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Organisation interne, innovation, produits…Le constructeur affiche une attitude verte. Mais entre l’éco-civisme et le marketing, la frontière est perméable.

Le constructeur explore diverses pistes de technologie : encre à basse température, mediascapes (support mobile avec expériences géolocalisées et multimédia), memory spot (puce miniature pour la transmission de données sans fils)…

Logiquement, HP Labs regarde avec un regard de prospective dans quelle mesure ses expérimentations pourraient devenir des produits phares de la prochaine vague technologique : architectures qui respirent (« breathing architecture »), modelisation du cycle de vie IT, centre de donnée orienté développement durable, technique de lithographie avancée par empreinte (imprint lithography), photolithographie (photonics) et memristors (raccourci pour memory resistors), qui sont des composants électroniques passifs dix fois plus rapide rapide que les mémoires Flash, tout en mémorisant les informations.

Data centers : veiller au PUE

Mais le terrain de prédilection pour l’innovation green IT demeure les centres de données dans une perspective d’optimisation des ressources et de réduction de consommation d’énergie. « En France, nous avons la chance de bénéficier d’un prix d’électricité qui n’est pas cher par rapport au reste de l’Europe », estime Alain Carpentier. Objectif : convertir les centres de données à son approche matériel-logiciel-services estampillée HP, les orienter vers les technologies Blade et faire diminuer le PUE. Cet acronyme pour Power Usage Effectiveness est un ratio pour mesurer la consommation d’énergie des infrastructures IT.

Un outil de mesure reconnu par les professionnels du secteur impliqués dans le groupement industriel Green Grid. Actuellement, le niveau moyen de PUE dans les data centers est de 3 dans 85% des cas. Avec les technologies HP (comme le logiciel Dynamit Smart Cooling d’optimisation des data centers), le constructeur assure qu’il est capable d’afficher un PUE inférieur à 2. Difficile à prouver, en l’absence de « client-témoin » ayant adopté une configuration 100% HP pour un centre de données.

Yves Capelle, Directeur de la division serveurs chez HP France, prend le relais pour évoquer la question de la réduction de la consommation d’énergie au niveau serveur. Ainsi, le constructeur a développé l’outil Climate Saver dédié à la mesure d’alimentation. Un outil « mise en bouche », pourrait-on dire avant d’aborder des logiciels exclusifs plus impliquants comme l’initiative Thermal Logic avec HP BladeSystems qui a vocation à optimiser l’alimentation (Dynamic Power Safer permet une mise en sommeil des ressources non utilisées) ou le refroidissement. En avril, HP a lancé un outil pratique « très important pour nous et nos clients » destiné à créer des scénarios de consolidation (HP Insight Dynamics-VSE).

Tous les produits HP font l’objet d’un scan green IT. Ainsi, Bruno Durieux, ambassadeur du stockage dans la délégation HP France, estime que son groupe, en tant que plus gros acheteurs de disques dans le monde, ne peut éviter ce sujet. Dans son domaine de prédilection, deux sauts technologiques sont évoqués pour tendre vers des économies d’énergie : le SSD (disque flash) et le stockage holographique (ou « comment mettre 1 TerraOctet de données dans un morceau de sucre »).

Pour Bruno Durier, l’occasion est trop belle pour mettre en avant la gamme HP Storage Works EVA (4400, 6100, 8100) dont le « fer de lance » serait la « simplicité de gestion » et la « facilité d’installation ». La partie hardware est associée à une gamme de logiciels destinés à optimiser les espaces disques. Chassez le green IT et la tendance commerciale revient au galop.

HP reste dans le peloton de la hi-tech responsable »…sans plus
Greenpeace n’a pas la même perception que HP en matière de contribution green IT. Dans sa 8ème édition du « guide pour une hi-tech responsable » (juin 2008), l’association internationale de défense de l’environnement place le fabricant américain en neuvième position (sur 18 fabricants de produits électroniques), ex-aequo avec Motorola (4,3 sur 10). HP peut donc faire mieux sachant que le « premier de la classe » Sony Ericsson se voit attribuer une note de 5,1 sur 10. Greenpeace justifie cette place médiane à cause des critères « substances chimiques » et « gestion des déchets ». « Bien que HP fournisse une échéance pour l’élimination du PVC et des RFB d’ici 2009, cela ne concerne que les ordinateurs et non l’ensemble de son portfolio », indique l’association à la couleur verte. Bien que Greenpeace reconnaisse des efforts de transparence de HP sur sa politique green IT, elle semble regretter aussi qu’en matière de déchets, HP n’affiche qu’un taux de réutilisation et de recyclage à hauteur de 15% des ventes passées.


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