Antitrust – Europe : l’enquête visant Google demeure un serpent de mer

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Bruxelles veut obtenir davantage de concessions de la part de Google. Difficile de savoir quelle sera l’issue de cette longue enquête antitrust.

Assiste-t-on à un nouveau retournement dans l’enquête antitrust visant Google en Europe ? La Commission européenne demeure insatisfaîte vis-à-vis des concessions de Google à propos des griefs portés à son encontre sur les marchés de la recherche Internet et de la publicité.

« Nous essayons d’obtenir plus de concessions de la part de Google », a déclaré Joaquin Almunia, commissaire européen à la Concurrence.

« Des plaignants ont introduit de nouveaux arguments, de nouvelles données et de nouvelles considérations », a déclaré le représentant de la Commission européenne interrogé par Bloomberg TV. « Nous avons besoin d’analyser cela et voir si l’on peut trouver des solutions. Google peut trouver des solutions avec les acteurs qui expriment des inquiétudes que nous trouvons justifiées. »

Cela fait quatre ans que l’enquête contre Google est enclenchée. Et les parties ne cessent de se jauger entre menaces de fermeté et volonté de trouver un accord à l’amiable.

Google a fourni des efforts pour trouver des solutions mais elles ne sont pas suffisantes pour les sociétés Internet qui considèrent que l’emprise de Google est devenue insupportable en termes de concurrence loyale.

La liste des plaignants et des doléances s’est allongée depuis l’ouverture officielle de l’enquête datant de novembre 2010. Les batailles peuvent prendre différentes formes en fonction des segments et des pays. Ainsi, en Allemagne, ce sont les éditeurs de presse papier qui se sont érigés en coalition pour dénoncer le comportement jugé déloyal de Google.

Plus globalement, les opposants aux profils divers (moteurs alternatifs, annuaires Internet, services de cartographie, voyagistes en ligne…) se sont regroupés dans le réseau Icomp (Initiative for a Competitive Online Marketplace) et/ou soutiennent l’initiative Open Internet Project (OIP).

Par exemple, l’influence d’Android (l’OS qui tourne sur 90% des smartphones) est pointée du doigt. Ainsi, Orange, qui a rejoint la communauté OIP via son adhésion à  la Fédération française des télécoms, ne cache pas ses inquiétudes.

Lors des rencontres Udecam organisées la semaine dernière à Paris, son P-DG Stéphane Richard a souligné que la domination de Google sur le marché de la recherche sur Internet constitue un « vrai risque » qui s’accroît parallèlement avec l’influence d’Android sur le volet de la mobilité. « Un OS cheval de Troie introduit dans le milliard de smartphones que l’on vend chaque année sur la planète. »

Mais, en plein renouvellement des membres du collège de la Commission européenne sous la présidence de Jean-Claude Juncker, la poursuite de l’examen du dossier visant Google pour abus de position dominante pourrait connaître un ralentissement…

De son côté, Google se contente de déclarer que le groupe Internet continue de collaborer avec les instances de régulation européennes à propos des inquiétudes exprimées vis-à-vis de ses activités.

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