Facebook supprime le paiement P2P sur Messenger : la suite en cryptomonnaies ?

E-paiementMarketing
facebook-messenger-paiements-p2p

La fonctionnalité de paiement P2P intégrée à Facebook Messenger sera désactivée le 15 juin 2019 en Europe. Pour mieux ouvrir la voie à une cryptomonnaie ?

Le paiement P2P sur Facebook Messenger ? C’est bientôt fini en France.

La date de fermeture a été fixée au 15 juin 2019. Elle vaut aussi pour le Royaume-Uni, l’autre marché européen où le service est disponible.

L’aventure avait démarré aux États-Unis à la mi-2015. L’expansion sur le Vieux Continent était intervenue fin 2017, après l’obtention, en Irlande, d’une licence pour l’émission de monnaie électronique et la fourniture de services de paiement.

Au moment d’activer, en France, cette fonctionnalité de transfert de fonds entre particuliers, Facebook était resté discret sur l’usage qu’il avait pu observer aux États-Unis. Tout au plus avait-il mis en avant la « valeur émotionnelle » liée à l’acte de remboursement ou encore l’expérience « frustrante » liée à l’utilisation encore fréquente des chèques dans l’Hexagone.

Le service ne constitue pas un porte-monnaie électronique : l’argent est envoyé de compte à compte, en s’appuyant sur les cartes bancaires. Il ne permet par ailleurs pas de réaliser des opérations transfrontalières.

Son poids dans l’activité de Facebook est négligeable : le segment dans lequel il est intégré a dégagé, au 4e trimestre 2018, 274 millions de dollars de chiffre d’affaires, contre 16,64 milliards pour la publicité.

L’avenir en cryptomonnaie ?

Facebook n’avance aucune raison pour justifier la fin du service.

Seule l’Europe étant concernée, il est tentant d’imputer la décision à la directive sur les services de paiement révisée (DSP2).

Le texte est entré en vigueur voilà plus de trois ans, mais certaines normes techniques de réglementation ne seront applicables qu’à partir de septembre 2019. Notamment celles qui imposent davantage de mesures pour garantir la sécurité des services de paiement, tout particulièrement au niveau de la vérification d’identité.

Du côté de Facebook, on a privilégié l’expérience utilisateur, par exemple en n’implémentant pas le dispositif 3DSecure, considéré comme « trop contraignant ». Lui a été préférée, pour chaque transaction, une authentification par code PIN ou empreinte digitale.

Autre possibilité : que le réseau social face place nette à la cryptomonnaie qu’on le dit développer en interne. Il s’agirait d’un stablecoin, à parité avec une devise fiduciaire.

Facebook dispose, depuis sa réorganisation de mai 2018, d’une entité dédiée à la technologie qui porterait cet usage parmi d’autres : la blockchain. L’activité est pilotée par David Marcus, ancien responsable de… Messenger.

Photo d’illustration © clasesdeperiodismo via VisualHunt.com / CC BY-NC-SA

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur