Google : la machine publicitaire plus forte que les amendes antitrust

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Google affiche des indicateurs financiers positifs sur le 2e trimestre 2018, en dépit d’une nouvelle amende antitrust infligée par Bruxelles.

Le RGPD a-t-il contrarié l’activité de Google en Europe ? Sundar Pichai, le patron du groupe américain, se refuse à tirer des conclusions en l’état.

La directrice financière Ruth Porat n’en a pas dit davantage lors de la conférence téléphonique faisant suite à la publication, ce lundi, des résultats financiers de la maison mère Alphabet.

L’accueil de la Bourse a été positif. Dans la lignée d’une hausse de 1,74 % en séance, l’action cotée sous le symbole GOOG a progressé à 1 246 dollars (+ 3,36 %) après la clôture.

Le chiffre d’affaires est au vert : à 32,657 milliards de dollars sur le 2e trimestre 2018, il enregistre une croissance annuelle de 26 %.

On ne peut pas en dire autant des autres indicateurs, la faute à l’amende infligée la semaine passée par la Commission européenne dans le dossier antitrust relatif à Android.

La sanction prononcée s’élève à 4,34 milliards d’euros. Soit 5,071 milliards de dollars en se basant sur les taux de change en vigueur au 30 juin 2018.

Cette somme est déduite du résultat d’exploitation, qui passe à 2,807 milliards de dollars. Ainsi la marge recule-t-elle à 9 % (- 7 points)… par rapport à un 2e trimestre 2017 lui-même affecté par une autre amende antitrust* – en l’occurrence, sur le volet Google Shopping.

Le résultat net s’établit à 3,195 milliards de dollars, en baisse de 9 % sur un an, malgré des gains sur investissements.

Au 30 juin 2018, Alphabet emploie 89 058 personnes ; soit 13 452 de plus en un an et 4 008 en un trimestre, le cloud s’étant imposé comme le premier poste de recrutements. La trésorerie avoisine les 102 milliards de dollars, dont un peu plus de 14 milliards de liquidités, contre près de 16 milliards un an plus tôt (remboursement de dette).

Diversification : on y travaille

La publicité demeure le principal poste de revenus, mais sa part se contracte progressivement. À 28,087 milliards de dollars, elle représente 86,3 % du C.A. global, contre 87,1 % un an plus tôt.

À l’inverse, les « autres revenus » montent en puissance : + 37 % de chiffre d’affaires (4,425 milliards de dollars) pour ce segment qui comprend le hardware, le cloud et l’écosystème Google Play.

C’est moins évident pour les « paris futuristes » (« other bets » dans la communication financière). Sur un C.A. de 145 millions de dollars tiré essentiellement de la fibre optique et de la filiale Verily (sciences de la vie), la perte d’exploitation atteint 732 millions (+ 16 % d’une année sur l’autre).

La conduite autonome – avec Waymo – est intégrée dans ce segment. Google vise toujours un passage en phase commerciale avant la fin de l’année à Phoenix (Arizona) et songe à vendre sa technologie aux constructeurs automobiles.

L’intelligence artificielle aura été, entre autres sous ce prisme de la conduite autonome, le mantra de Sundar Pichai à l’occasion de la conférence téléphonique. De l’app Google News actualisée au printemps à la reconstitution algorithmique de bâtiments sur Google Maps, le dirigeant n’a pas manqué de réaffirmer la place du machine learning dans la stratégie du groupe. Non sans mentionner l’ouverture d’un centre de recherche en IA au Ghana.

* Google doit débloquer ces sommes, mais n’en sera pas « débité » aussi longtemps que les procédures d’appel contre les décisions de Bruxelles n’auront pas été menées à leur terme.

Crédit photo : Google

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