Test Acer Aspire S3 : un premier ultrabook pour essuyer les plâtres

Mobilité
Ultrabook Acer Aspire S3

Intronisé en septembre dernier, l’Acer Aspire S3 ouvre la voie aux ultrabooks, un nouveau concept dont il est le premier représentant. ITespresso.fr rend son verdict.

Le foudre de guerre aux abonnés absents

Erreur de l’informatique pour les uns, concept supérieur pour d’autres, la dalle glossy divise toujours autant les observateurs.

Comme à l’accoutumée, la luminosité atteint des niveaux plus que satisfaisants, au-delà des 250 cd/m². Globalement, les tons sont moins ternes, la persistance des reflets et des traces de doigts contribuant néanmoins à assombrir significativement le tableau.

Quant l’aspect est une chose, la technologie pure et dure reste tout autre, aux antipodes des codifications esthétiques. Sacrilège, Acer a succombé à la tentation d’une dalle TN résolument low cost et d’autant plus passée de mode.

Dans la droite ligne d’une poltronnerie aux airs de plaisanterie au trop long cours, le constructeur se contente du GPU intégré au processeur Core i5 : un simple circuit GMA HD 3000 à 128 mégaoctets de mémoire partagée.

Résultat des courses, l’Aspire S3 a tôt fait d’atteindre les limites de sa bonne volonté, dans l’exercice de la modélisation d’objets en trois dimensions.

De tels écrans dont la résolution maximale s’élève à 1366 x 768 points ne sauraient constituer un parfait terrain d’expression pour la Full HD (1920 x 1280).

A défaut de prédilection, les séquences 1080p lues sur YouTube ou extraites d’un disque Blu-ray jouent les débrouillardes et profitent d’une configuration somme toute musclée pour émerveiller l’oeil sans saccades prononcées.

Mais le rendu manque cruellement de profondeur. Aux abonnés absents, le contraste sacrifie les noirs et fait passer à la trappe le haut de la gamme chromatique.

Si la justesse de tons s’impose de facto, elle s’estompe dès lors que l’on s’éloigne du but : passe encore pour les angles de vision verticaux, mais la latéralité tue. Au-delà des 160 degrés d’excentration, c’est la croix et la bannière pour discerner quoi que ce soit.

Les graphismes, point faible d’un ultrabook que Windows gratifie par voie de conséquence d’un indice de performance décevant (4,6), quand bien même processeur et mémoire vive s’auréolent d’un 6 tout pile.

Bon benchmark ne sachant mentir, force est d’en conclure que l’Aspire S3 ne saurait sustenter joueurs, photographes et autres architectes friands de dessin vectoriel ou de 3D à tout va.

Au tableau d’honneur des résistants, le webcam à 1,3 million de pixels ne se suffit guère qu’à elle-même.

Enregistrées au format MP4, AVI ou WMV, les séquences capturées en 1280 x 1024 (résolution maximale) avec le logiciel Acer Crystal Eye Webcam ont tendance à tirer vers le bleu ainsi qu’à pâtir de la surexposition.

En l’absence de flash ou d’un hypothétique rétroéclairage (à ce propos, le clavier n’en dispose pas non plus), le dispositif s’enfonce dans les ténèbres pour n’en ressortir que lorsqu’une lumière environnante frappe l’objectif.

L’équilibre des couleurs laisse parfois à désirer, mais les participants à une session de visioconférence s’en accommoderont. Plus dommageable, cette trame persistante finit par donner la nausée.

Epoustouflant de normalité, le microphone intégré suffit à entretenir une conversation. En aucun cas à enregistrer une source externe. Les craquements incessants et l’écho de la frappe clavier relèguent un peu plus l’incriminé au ban des  équipements audio.

Dans sa lignée, les haut-parleurs ne demanderaient qu’une relocalisation à l’autre bout d’un châssis aux airs de boa constrictor. Intégrées à qui mieux-mieux sur la partie inférieure de la machine, ces minuscules enceintes stéréo étouffent littéralement.

Crachant leurs poumons, ces victimes de la finesse des ultrabooks saturent aussitôt dans un brouhaha indescriptible. Les bizarreries de la spatialisation porte à s’esclaffer, tant le son rebondit contre la surface sur laquelle est posée la machine.

Pour sauver les meubles, il est recommandé de se munir d’enceintes externes ou d’un casque digne de ce nom. Comme par magie, le timbre est plus naturel et l’enveloppe, crédible.

Sans égaliseur fourni, hormis celui des programmes tiers, le rendu brille par sa platitude. Il manque ce piment, ces quelques basses bien à propos, ces aiguës florissantes… et ces médiums aux abonnés absents.

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