Pause Café IT : Pourquoi Free Mobile et Xavier Niel déchaînent les passions ?

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Tentative de chronique à propos de la Freenesie mobile ambiante et sur l’opération « Restore hope » des opérateurs concurrents. Et puis, j’ai un commentaire d’un mini-sondage à caser.

Le sens aiguisé de la communication de Xavier Niel

Le trublion du Net aime bien secouer ses concurrents dans ses prestations (celle de Free Mobile a bien été orchestré).

Ce goût pour la mise en scène pour mieux frapper les esprits, on l’avait déjà remarqué avec la prestation dédiée à la sortie de la Freebox Revolution.

Pour 8% de nos votants sur le sondage ITespresso (144 votes sur 1810), c’était même la grande révélation lors du show Free Mobile.

J’aimerais profiter de l’occasion pour revenir sur la comparaison parfois poussée entre Xavier Niel et Steve Jobs et sur la tribune brûlot de Sébastien Crozier (« sans transition » comme disait Bruno Masure lorsqu’il présentait le JT).

A) Xavier Niel, le « Steve Jobs français » ?

Après le show de Xavier Niel, on a souvent comparé la prestation à celle réalisée par feu Steve Jobs pour les grands événements Apple.

J’aimerais apporter quelques éléments de réflexion à ce sujet car je trouve la comparaison un brin déplacée.

Après avoir lu la biographie best-seller du co-fondateur d’Apple (un travail passionnant car honnête de Walter Isaacson qui ne cède pas à l’Applemania), on peut souligner quelques points communs avec Xavier Niel avec des nuances.

Tous deux montrent du dynanisme, du charisme, une aura susceptible de motiver les troupes (le fameux « champs de distorsion de la réalité » de Steve Jobs) et de faire émerger une communauté (un capital de confiance susceptible de se transformer en source de business), une vision originale des marchés investis (informatique-télécoms) et la culture du secret (moins prononcé chez l’entrepreneur français).

Pêle-mêle, on retrouve aussi la tentation de céder à la paranoïa (je donnerais bien l’avantage à Xavier Niel qui croit que ses concurrents télécoms seraient capable de le tuer…au sens propre) et aussi le goût du design (une obsession permanente pour Steve Jobs, Xavier Niel s’y emploie avec la Freebox Revolution en faisant appel à Philippe Starck)…

Autre différence avec Steve Jobs : Xavier Niel n’est pas arrivé au paroxysme de crier « C’est de la merde » lorsqu’on lui soumet une idée présumée saugrenue ou un projet jugé indigeste.

Même s’il demande beaucoup à ses équipes en termes d’engagement (Elles détiendraient 70% du capital d’Iliad-Free à travers un programme de stock-options, ce qui est plutôt stimulant).

Comment rapprocher deux entrepreneurs aux parcours technologiques différentes ?

Issu de l’informatique, Steve Jobs veut tout contrôler dans un écosystème fermé (hardware et software).

Présenté comme la huitième fortune de France (source Challenges), Xavier Niel vient du monde des télécoms (exploration du Minitel parfois douteuse dans le rose puis celle de l’accès Internet avec brio).

Il considère que le fait de détenir son réseau est essentiel.

Mais, dans le domaine du logiciel, il se présente plutôt comme un fervent partisan du libre via ses produits pour générer du business.

Même si, pour le cas de la set-top box Freebox co-inventé avec Rani Assaf, il existe certaines limites dans la publication du code source.

Globalement, Xavier Niel n’est pas ingrat avec la communauté du libre via la Fondation d’entreprise Free.

Elle abriterait plusieurs projets du libre comme un miroir français de Sourceforge, Videolan (VLC media player), Ubuntu-fr: distribution GNU/Linux Ubuntu ou l’Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre (APRIL).

(Lire la fin page 5) : Petite battle Sébastien Crozier vs ITespresso.fr

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